Otan - Désarmement - Coopération économique - Dans le commandement
La date de la prochaine réunion du Conseil ministériel de l’Atlantique-Nord qui doit avoir lieu à Istanbul a été fixée au 2 mai 1960. Ceci permettra, comme l’ont demandé un certain nombre de pays membres, d’associer aussi largement que possible l’Otan aux ultimes mises au point du dossier de la Conférence au Sommet, compte tenu des résultats alors acquis par la Conférence du Désarmement.
Celle-ci, en effet, doit s’ouvrir à Genève dès le 15 mars 1960 et l’on sait qu’aux yeux de Moscou tout au moins, le désarmement est le point capital et prioritaire de la négociation Est-Ouest (1). Avant même que les Occidentaux aient commencé dans le silence des chancelleries d’élaborer le plan qu’ils présenteront à Genève (2), ils se sont trouvés placés devant l’initiative retentissante du maître du Kremlin annonçant, le 14 janvier 1960, au Soviet Suprême sa décision de réduire d’un tiers les effectifs des forces armées soviétiques en démobilisant douze cent mille hommes. Cette décision était d’ailleurs assortie d’affirmations menaçantes sur la puissance de feu des forces soviétiques qui n’en sera pas réduite pour autant, « bien au contraire ». Dans le même sens que M. Khrouchtchev se targuant de la possession d’une « arme nouvelle terrifiante et incroyable », le maréchal Malinovski déclarait quelques jours après : « Nous possédons de tels stocks d’armes nucléaires, atomiques et à hydrogène, ainsi que les fusées nécessaires pour l’emploi de ces armes que si un dément s’avisait d’attaquer notre État ou un autre État socialiste, nous rayerions littéralement de la surface de la terre le pays ou le groupe de pays agresseurs ».
On conçoit qu’après de tels propos, après le double succès d’expériences de superfusées soviétiques dans le Pacifique central, on s’interroge sévèrement sur la valeur du dispositif de défense de l’Occident et on considère que la tâche des négociateurs risque de n’être pas aisée. Il va sans dire que les puissances du Traité de Varsovie réunies à Moscou le 4 février 1960 au niveau des ministres des Affaires étrangères et de la Défense (réplique du Conseil ministériel de l’Otan) ont approuvé unanimement l’initiative de M. Khrouchtchev et se sont déclarées prêtes à participer à un accord sur un désarmement général et total.
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