Les entretiens que le général de Gaulle et le Chancelier Adenauer ont eus à Paris du 21 au 23 janvier constituent plus qu’une de ces réunions de routine dont les deux chefs d’État ont pris l’habitude. D’abord, en raison du moment où cette rencontre est intervenue : après les Accords de Nassau, après la conférence de presse du 14 janvier, et quelques jours avant la décision prise à Bruxelles par les « Six » de suspendre les négociations sur l’adhésion de la Grande-Bretagne à la Communauté économique européenne. Ensuite, parce que le président de la République et le Chancelier ont signé un traité qui définit où devra progresser la coopération franco-allemande, les moyens qu’on utilisera pour resserrer les liens entre les deux pays (domaines politique, économique, militaire et culturel).
Politique et diplomatie - Le rapprochement franco-allemand et les relations Europe–États-Unis
Les entretiens que le Général de Gaulle et le Chancelier Adenauer ont eus à Paris du 21 au 23 janvier constituent plus qu’une de ces réunions de routine dont les deux chefs d’État ont pris l’habitude. D’abord, en raison du moment où cette rencontre est intervenue : après les accords de Nassau, après la conférence de presse du 14 janvier, et quelques jours avant la décision prise à Bruxelles par les Six de suspendre les négociations sur l’adhésion de la Grande-Bretagne à la Communauté Économique Européenne. Ensuite, parce que le résultat de ces entretiens n’est plus seulement un communiqué précisant les intentions des deux gouvernements : le Président de la République et le Chancelier ont en effet signé un traité qui définit, dans les divers secteurs, où devra progresser la coopération franco-allemande, les moyens qu’on utilisera pour resserrer les liens entre les deux pays. Cette coopération s’effectuera dans le domaine politique comme dans le domaine économique, et dans le domaine militaire comme dans le domaine culturel.
Mais un traité suppose une procédure de confirmation que ne comporte pas une déclaration d’intention. Il exige, au moins de la part du parlement fédéral, une ratification qui n’est pas prévue par la Constitution française.
Il semble que ce soit une demande allemande qui ait conduit les deux gouvernements à donner la forme d’un traité à leurs engagements réciproques. Quelle raison attribuer à cette initiative ? Peut-être le Chancelier, qui s’est fait le champion, aujourd’hui quelque peu isolé, d’une politique de rapprochement systématique avec la France, a-t-il pensé qu’un traité était plus susceptible de lier ses successeurs ? Peut-être aussi d’autres membres du gouvernement fédéral ont-ils suggéré de conclure un traité afin de donner au parlement fédéral un moyen d’exprimer clairement son opinion sur la politique voulue par Adenauer et d’exercer en même temps une certaine pression sur le gouvernement français. On prête en effet aux libéraux qui font partie de la coalition gouvernementale à Bonn l’intention de rallier l’opposition socialiste qui veut subordonner la ratification du Traité franco-allemand à une révision par la France de l’attitude qu’elle a prise sur l’adhésion de la Grande-Bretagne à la C.E.E.
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