Histoire de l’Afrique. T. I : Des origines au XVIe siècle
L’ouvrage que Robert Cornevin écrit sur l’histoire de l’Afrique – après de nombreuses études toutes consacrées au continent noir – comprendra deux tomes. Le premier est certainement celui qui demande le plus de recherches et le plus de jugement, car les origines de l’histoire des hommes en Afrique donnent lieu à maintes suppositions et à maintes hypothèses, entre lesquelles il est difficile, souvent, de faire un choix. Il faut féliciter l’auteur de s’être attaché à un travail de synthèse, avec des matériaux encore peu nombreux, et d’avoir réussi à présenter un ouvrage cohérent et objectif sur un sujet encore peu connu.
La première partie recouvre la Préhistoire et les premières dynasties égyptiennes. Dans le chapitre premier, consacré aux découvertes préhistoriques et aux différentes hypothèses qu’elles permettent de faire, le lecteur trouvera ample matière à réflexion, en même temps qu’une incitation à en savoir davantage sur ce que l’auteur appelle « l’Afrique africaine », c’est-à-dire l’Afrique dépouillée de tout apport extérieur et vivant de sa propre substance, mais étroitement conditionnée par les facteurs géographiques.
La deuxième partie traite de l’Afrique méditerranéenne avant la conquête arabe. Le lecteur entrera dans une période mieux connue ; mais l’auteur s’efforce de la présenter, non comme on le fait généralement, du point de vue des peuples qui sont venus en conquérants en Afrique : Phéniciens, Grecs ou Romains, mais du point de vue des peuples africains eux-mêmes.
La troisième partie s’étend sur le Moyen-Âge, traitant davantage des faits propres à la partie septentrionale de l’Afrique, qui sont mieux connus, que de ceux qui se rapportent à l’Afrique méridionale. C’est l’occasion pour l’auteur de décrire, outre les peuples et les organisations sociales de l’Afrique du Nord, ceux et celles de l’Afrique Occidentale, dont se réclament souvent les nouveaux États africains.
Œuvre de synthèse, mais de dimensions importantes en raison de l’ampleur du sujet, cette histoire de l’Afrique fait le point des connaissances actuelles, sans dissimuler les incertitudes et la fragilité de certaines hypothèses. ♦