Problèmes économiques, politiques et militaires de l'Inde
Le 9 novembre 1957, l’Inde et l’Union Soviétique signaient un accord aux termes duquel Moscou devait fournir à New-Delhi un crédit de 500 millions de roubles — soit environ 58 milliards de francs — pour permettre la construction des installations industrielles suivantes : une usine de construction de machines lourdes, une usine de fabrication de matériel d’équipement pour les mines de houille, une usine de verres optiques et une station thermique. Le prêt portera un intérêt de 2,5 % et devra être remboursé en 12 annuités, commençant un an après la fourniture des machines et de l’équipement nécessaires à chaque entreprise. L’accord prévoit également l’envoi en stage de formation en URSS de personnel technique indien.
Pourquoi ces crédits ? Telle est la première question que l’on se pose et qui conduit à l’examen des difficultés présentes de M. Nehru, pour considérer ensuite l’importance militaire et stratégique de l’Inde dans l’évolution de la situation en Extrême-Orient et dans le Sud-Est asiatique, en particulier par rapport à l’OTASE.
Le second Plan quinquennal
Les nouveaux crédits soviétiques, qui s’ajoutent à ceux octroyés par l’URSS à l’Inde immédiatement après la visite de MM. Boulganine et Khrouchtchev à New-Delhi, fin 1955, avaient été proposés par Moscou il y a un an et le gouvernement indien les avait alors acceptés en principe. Avant de conclure définitivement, M. Nehru avait tenté de s’assurer des crédits aux États-Unis, mais son espoir fut déçu. L’été dernier, il eût souhaité trouver en Grande-Bretagne 200 millions de livres pour couvrir les importations d’équipement industriel prévu pour la première tranche du second Plan quinquennal 1956-1961, mais il ne réussit pas non plus. Londres et Washington craignent que ce Plan ne dépasse les capacités indiennes et estiment qu’il ne fait pas une place assez large au secteur privé. L’Inde connaît, en vérité, une dure crise financière.
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