L’économie mondiale contemporaine. T. I : Vers une économie mondiale et T. II : Les grands espaces économiques
L’auteur est connu pour ses œuvres d’économie politique, mais aussi pour les considérations philosophiques dont il complète des sujets d’apparence technique. Cet important ouvrage est en quelque sorte une synthèse de ce qu’il a écrit et pensé jusqu’à présent, en même temps que l’esquisse d’un programme pour un stade important de l’évolution de l’humanité. Celle-ci impose que les directions qui se dessinent soient plus fermement indiquées, que s’organisent de grands espaces économiques et que le Tiers-Monde accède à son tour à la production et par suite à la place qu’il doit prendre. D’où les trois grandes divisions de cette œuvre. Guy-Willy Schmeltz se défend de vouloir créer une nouvelle doctrine ; il se propose « de rechercher seulement la signification des rapports économiques contemporains », et croit possible « de distinguer trois dominantes de l’économie mondiale contemporaine : la tendance internationale qui ébauche l’image d’un monde économiquement fini ; la nécessité de l’économie de grands espaces qui se manifeste au travers d’un régionalisme essentiel ; l’inévitable politique de mise en valeur des pays insuffisamment industrialisés, sans laquelle l’humanité de demain ne saurait survivre ».
Les illusions libérales, le repli autarcique des économies nationales appartiennent à un monde révolu. Le tome premier est essentiellement consacré à l’histoire des tentatives d’internationalisation de l’économie. Le tome deuxième traite des réalisations régionales : zones monétaires, satellisation américaine ou soviétique, Organisation européenne de coopération économique (OECE), Marché commun, Euratom (Europe atomique), COMECON (Conseil d’assistance économique mutuelle ou CEAM). Le tome troisième expose la misère du Tiers-Monde et ses possibles remèdes.
Pareille aventure humaine, dont l’évolution ne peut que s’accélérer, entraîne fatalement des hésitations, des réticences et des résistances. Mais l’Europe doit montrer l’exemple : « de son indépendance radicale, intellectuelle et matérielle à l’égard des États-Unis et de l’Union soviétique, dépend son rôle de demain ». Et l’auteur a affirmé auparavant : « Le socialisme, en effet, n’aura pas besoin d’être imposé par des idéologues, qui se croient des révolutionnaires : il sera subrepticement introduit dans la vie économique de manière à obliger les hommes à tirer les conséquences des faits ».
Il serait inutile de résumer cet ouvrage, et d’indiquer toutes les données statistiques sur lesquelles se base son argumentation. Ces indications trop sommaires sur son contenu et sur sa signification donneront, souhaitons-le, le désir de le lire. ♦