L’adaptation des forces terrestres soviétiques à une guerre nucléaire
Les conceptions modernes mises au point par les théoriciens militaires soviétiques pour la conduite des opérations au cours d’un éventuel conflit Est-Ouest ont été révélées au Monde Occidental par la publication en U.R.S.S. d’un certain nombre d’ouvrages et d’articles consacrés à ces questions. Leur parution dans la presse militaire soviétique a fait l’objet, au-delà des frontières des Pays de l’Est, de commentaires et d’analyses suffisamment précis pour qu’il soit inutile d’en présenter ici autre chose qu’un exposé sommaire.
À la lecture de ces divers textes, il apparaît que la doctrine actuellement adoptée par les Chefs militaires soviétiques est basée sur la conception d’une sorte de blitzkrieg nucléaire, débutant par une frappe initiale massive des armes stratégiques de forte puissance, suivie par une exploitation immédiate des résultats obtenus au moyen d’opérations offensives de groupements importants de forces blindées et mécanisées, conjuguées dans le temps et dans l’espace avec des raids aéroportés d’envergure mettant en jeu de grandes unités complètes de troupes parachutistes. Le but de ces actions est de surprendre et de détruire au plus vite ce qui demeurerait intact du potentiel d’un adversaire déjà ébranlé et disloqué par la frappe initiale, d’enlever à celui-ci toute possibilité ou velléité de résistance ultérieure et, finalement, d’occuper son territoire en vue d’y provoquer l’installation d’un régime politique favorable au communisme.
Dans ce scénario général, les groupements des Forces Terrestres soviétiques manœuvreront sur de grands fronts, en agissant le long des principaux axes de pénétration : elles progresseront à toute vitesse selon un rythme d’avance que les chefs soviétiques évaluent en moyenne à une centaine de kilomètres par jour.
Il reste 94 % de l'article à lire