Les armées à l’heure du « management »
La volonté de préparer l’outil de défense le plus efficace possible, à travers une gamme d’activités extrêmement étendue, amène le ministère des armées à utiliser à grande échelle les méthodes et techniques les plus avancées. Cela est vrai pour la rénovation des forces, ce ne l’est pas moins pour la modernisation de l’administration militaire. Les réalisations en matière d’automatisation, d’organisation et méthodes, de planification, témoignent de l’ampleur de l’effort poursuivi dans ce domaine. Mais il arrive un moment où ce progrès ne peut plus s’accomplir par secteurs isolés et où le développement futur dépend de la reconsidération globale du système. On pense que les armées sont parvenues à un tel tournant et qu’il leur appartient d’adopter une conception d’ensemble seule susceptible de dépasser le point qu’elles ont déjà atteint.
Un article paru en 1967 dans cette revue (1) s’est efforcé de mettre en lumière les idées qui pourraient inspirer une telle œuvre. Ces concepts se rattachent aux notions de « management », ou de « direction par objectifs », ou de « gestion prévisionnelle et contrôlée ». On les rappellera succinctement en les précisant sur certains points. Mais on voudrait surtout ici essayer de montrer comment cette conception nouvelle pourrait concrètement se traduire dans un système de gestion des ressources de fonctionnement des armées.
Conception générale
L’objectif : une gestion plus libre et plus efficace grâce à une meilleure connaissance des résultats et des coûts
La finalité des armées n’est pas d’ordre économique, môme si les « retombées » sont loin d’être négligeables dans ce domaine. Cependant, étant donné le coût de fabrication et de mise en œuvre des armements modernes, les armées doivent se préoccuper de la meilleure utilisation possible de moyens forcément limités. Il y a une « manœuvre » de l’emploi des ressources en temps de paix, comme il y a une manœuvre tactique en opérations.
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