Le domaine militaire évolue et se dégage aujourd'hui d'une implantation datant d'une époque où les Armées étaient à base d'effectifs plus que de matériel et assuraient à la nation une couverture étendue essentiellement sur la partie Nord et Nord-Est du territoire. La création d'une armée moderne, aux effectifs moins nombreux mais disposant d'armes et de matériels de haute technicité, joue à cet égard un rôle déterminant.
Par ailleurs, les responsables militaires ont pris conscience de la nécessité pour les Armées de participer à une politique d'aménagement du territoire. Cette action se traduit par des cessions d'immeubles, des « échanges compensés », des regroupements à l'extérieur des cités dans des installations nouvelles répondant aux besoins d'une armée moderne, l'acquisition de terrains dans des zones déshéritées en vue de l'extension des champs de tir et de manœuvres, satisfaisant aux normes d'emploi et aux servitudes imposées par les matériels actuels. Les Armées participent de même à la protection de certains sites et à celle du littoral notamment.
Un premier « schéma directeur d'implantation des Armées » concernant la région parisienne a été approuvé récemment en comité interministériel d'aménagement du territoire. D'autres suivront. Ils sont destinés à faire connaître les principes de la politique immobilière des Armées et à guider l'action des autorités régionales au cours des opérations de cession, d'échange ou d'acquisition.
Depuis le XVIIe siècle les implantations militaires ont influencé d’une façon importante la répartition des hommes et des activités sur le territoire national. À certaines époques, à la fin du XIXe siècle par exemple et dans certains lieux, comme les zones frontalières ou maritimes, la présence militaire a été déterminante à cet égard. Cependant l’implantation des unités militaires ne répondait jusqu’à ces dernières années qu’aux seuls critères de défense.
Aujourd’hui de nouveaux rapports se sont établis entre les Armées et l’Aménagement du Territoire. L’instauration d’un état de paix réduit le poids économique du facteur militaire et tend surtout à stabiliser le domaine des Armées. Par ailleurs les responsables de la défense ont pris conscience de la nécessité d’harmoniser la répartition des hommes et le développement des activités sur le territoire national : ils cherchent à intégrer cette préoccupation dans leurs décisions.
Enfin, la transformation d’une armée classique en armée moderne à effectifs moins nombreux, mais disposant d’un équipement de haute technicité, postule la définition de nouveaux critères en matière de sites et de nouvelles caractéristiques en matière d’implantation. Si les changements qui en résultent sur le terrain n’ont pas l’ampleur des réalisations effectuées à la fin du siècle dernier, ils n’en restent pas moins fort importants.
La réduction du domaine militaire
La participation à la restructuration urbaine
Une politique active de décentralisation
Un effort prospectif : les schémas directeurs d’implantation des Armées
La protection du littoral