La visite, en juillet dernier, du ministre des Affaires étrangères au Danemark, à la Norvège et à la Suède, et plus récemment, en août, celle du ministre d’État chargé de la Défense nationale à la Finlande, ont souligné tout l'intérêt que la France porte à la Scandinavie. Le temps n'est plus où la politique des pays nordiques s'inscrivait en marge du reste de l'Europe alors qu'ils participaient en fait à son évolution économique, sociale et intellectuelle. La Seconde Guerre mondiale, puis le Pacte de l'Atlantique ont mis fin à ce relatif isolement et ont fait prendre conscience aux peuples nordiques qu'ils se trouvaient désormais placés à la charnière de deux mondes différents. La création du Marché commun, enfin, et depuis 1969, avec la Conférence de La Haye, la perspective de l'entrée de la Grande-Bretagne dans la communauté économique européenne, lancent à chacun de ces pays, qui n'ont pu s'unir dans l'éphémère communauté du NOR-DEK, un véritable « défi européen ».
L'auteur, en décrivant à grands traits les répercussions de ces événements sur les pays nordiques, note que l'histoire n'a pu effacer leurs traits originaux ni les options différentes auxquelles les conduit la situation stratégique spécifique de chacun d'eux. Aussi leur évolution est-elle étroitement dépendante de facteurs qui échappent à leur initiative. Pour qu'ils puissent s'intégrer et se sentir à l'aise dans cette Europe qui vient à leur rencontre dans un mouvement irréversible, un climat général de détente sur notre continent est sans doute une condition indispensable.