Alors que la France a consenti et continue de consentir un effort financier substantiel pour participer aux réalisations du Cern – notamment à la construction en cours à Meyrin-Genève d'un accélérateur de particules de 300 GeV — indispensables aux expérimentations dans le domaine de la physique des hautes énergies, le taux de croissance des crédits alloués à l'entretien des équipes de recherche des laboratoires de l’Éducation nationale est en constante diminution. Il en résulte un malaise sérieux parmi les chercheurs. Comment a-t-on pu en venir à cette situation dont l'auteur souligne le caractère paradoxal ? Que faire pour remédier à ce malaise pendant qu'il en est encore temps ?
Sous-directeur du laboratoire de physique nucléaire au Collège de France, l'auteur est à ce titre l'un des principaux responsables de ces équipes affectées par la dégradation matérielle, et plus encore morale, de leur condition. Il va de soi que les jugements qu'il porte et les intentions qu'il prête à certaines instances concernant son domaine de la recherche, n'engagent que sa responsabilité personnelle. On peut ne pas partager ses vues, mais la valeur de son témoignage ne peut être ignorée.