Flottes de combat 1972
M. Henri Le Masson, membre titulaire de l’Académie de Marine dont il assuma, il y a peu, la présidence, et dont les ouvrages sont bien connus des lecteurs de la Revue, vient de publier, aux Éditions Maritimes et d’Outre-Mer, les Flottes de combat 1972.
Les marines de tous pays, et d’une manière plus générale, tous ceux que concernent ou qu’intéressent les problèmes de défense nationale et les choses de la mer, connaissent les éditions antérieures de ce remarquable document. Voilà bientôt trois quarts de siècle que fut fondée par le commandant de Balincourt cette publication dont la forme n’a cessé d’être améliorée d’édition en édition. M. Le Masson lui a donné sa présentation actuelle qui mérite à cet ouvrage une place de choix dans les bibliothèques de « carrés ».
On ne saurait trop souligner le soin minutieux et rigoureux apporté par l’auteur à la mise à jour d’une documentation exceptionnellement riche, ainsi que sa recherche inlassable de précisions et de photographies nouvelles.
La création d’une marine, les orientations successives données à son développement, l’importance des programmes navals, sont l’expression directe d’une politique. L’avant-propos de M. Le Masson apporte à cet égard bien des sujets de réflexion.
C’est ainsi qu’étudiant les quatre principales marines océaniques il fait ressortir comment, après s’être souciée de « constituer la plus grande force sous-marine rassemblée en temps de paix sous un seul pavillon », la marine soviétique s’efforce, « pour mener à bien une grande politique extérieure, de montrer son pavillon partout dans le monde avec des navires du type le plus moderne ».
Apparaît également la volonté des États-Unis de rajeunir une flotte au tonnage imposant et de la maintenir, ainsi que l’aéronautique navale, à un niveau correspondant à leur puissance industrielle et à leur rang dans le monde.
La marine britannique doit se contenter maintenant de la première place en Europe, mais elle entend la conserver et poursuit avec régularité la réalisation de programmes judicieusement équilibrés.
L’auteur expose enfin la situation de la marine française dont il évoque l’état présent et les perspectives d’avenir, soulignant les possibilités techniques de notre pays, consacrées par de récents succès en plusieurs domaines. C’est donc bien de décisions politiques que dépendra l’indispensable redressement équilibré de notre flotte. ♦