Maritime - Le budget de la Royal Navy pour l'exercice 1971-1972 - La Marine suédoise
Le budget de la Royal Navy pour l’exercice 1971-1972
Chaque année au mois de février, le gouvernement britannique publie un Livre blanc par lequel il informe ses concitoyens sur l’état de leur défense et le montant du budget militaire de l’exercice suivant, l’année fiscale en Grande-Bretagne commençant le 1er avril.
Si ce document insiste toujours sur la menace que font peser sur le monde libre les forces croissantes des nations appartenant au Pacte de Varsovie, il semble que, pour y répondre, le Gouvernement tout en fondant sa politique de défense sur l’Otan envisage pour l’avenir une coopération plus étroite des alliés européens expressément liée au récent élargissement du marché commun. C’est semble-t-il l’aspect le plus nouveau du White Paper 1972-1973 qui par ailleurs n’apporte aucune information vraiment nouvelle.
Le budget de la Défense se monte à 2 854 millions de livres en augmentation réelle de 3 % sur l’année précédente (livres constantes). Il représente 5,5 % du PNB. La part de la marine n’a pu être déterminée car le budget est comme celui de l’an passé présenté de façon globale. On peut toutefois raisonnablement estimer qu’elle se monte entre 28 et 30 % de l’ensemble.
|
Navires opérationnels ou affectés aux écoles et expérimentations |
Navires en réserve, grand carénage ou refonte |
a) Forces stratégiques : |
- |
|
SNLE |
Resolution, Revenge |
Repulse, Renown |
b) Forces d’usage général : |
- |
|
Porte-avions |
Ark Royal |
|
Croiseurs |
Blake, Tiger |
|
Destroyers lance-missiles |
6 |
3 |
Destroyers classiques |
3 |
|
Escorteurs |
53 |
12 |
Sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) |
Dreadnought, Churchill, Swiftsure, Conqueror, Valiant |
Warspite |
Sous-marins Diesel |
15 |
9 |
Porte-hélicoptères d’assaut |
Bulwark, Albion |
Hermes |
Transports d’assaut |
Fearless, Intrepid |
|
Dragueurs |
40 |
4 |
Patrouilleur de l’Atlantique |
Endurance |
|
Patrouilleurs côtiers |
5 |
|
Ce budget permettra d’entretenir 138 bâtiments de combat en activité tandis que 32 navires seront en réserve, en grand carénage ou en conversion.
Le décompte de ces bâtiments par catégories est donné dans le tableau ci-dessus.
À ces bâtiments de combat, il faut ajouter 8 pétroliers ravitailleurs d’escadre de 25 000 à 30 000 tonnes, 3 de 11 500 t, 8 bâtiments de soutien logistique de fort tonnage, un navire-atelier et un certain nombre de pétroliers et d’auxiliaires divers. Quelques-uns de ces bâtiments sont en réserve. Rappelons que la majorité de la flotte logistique et auxiliaire est armée par du personnel civil servant sous contrat.
L’utilisation et l’entretien des sous-marins nucléaires lance-missiles (SNLE) reviendront à 38 M£, soit trois de plus que l’an dernier. 2 200 marins et 3 600 civils seront affectés en 1972-1973 à cette force.
Les forces à usage général reviendront à 330 M£, soit 30 de plus qu’en 1971-1972. Elles seront armées par 36 200 marins ; 8 800 civils dont 3 000 servant outre-mer et les équipages de la Royal Fleet Auxiliary soit environ 4 000 hommes participeront à la vie et l’entretien de ces forces.
Tous les navires à la mer, où qu’ils se trouvent, relèvent depuis le 1er juillet 1971 du CinC Fleet dont le QG est situé à Northwood dans le nord-ouest de Londres. La majorité des bâtiments armés opèrent dans les eaux métropolitaines et tous les grands navires sont prévus pour être mis à la disposition de l’Otan ou des Nations alliées en temps de guerre. Quelques forces cependant, tout en relevant du CinC Fleet sont déployées en permanence outre-mer.
Bien que la Grande-Bretagne ait définitivement quitté les positions qu’elle détenait encore à l’Est de Suez (Singapour le 31 octobre 1971, le golfe Persique en décembre) une force navale de six destroyers ou frégates soutenue par quelques navires logistiques a été mise à la disposition de l’ANZUK (Pacte des Cinq Nations). Renforcée de temps à autre par des unités importantes provenant de la métropole, elle continuera à affirmer la présence britannique dans cette zone en effectuant des escales et des visites de courtoisie dans les différents pays.
Un destroyer lance-missiles et deux frégates, mis pour emploi à la disposition de SACEUR (Commandant suprême allié en Europe), sont désormais déployés en permanence en Méditerranée, l’un d’entre eux dans les parages de Gibraltar. Ils seront périodiquement renforcés, notamment à l’occasion d’exercices nationaux ou interalliés, par des bâtiments venant de la métropole. Par ailleurs, la Royal Navy continuera à participer à la Navocformed, cette formation navale de l’Otan, qui est de temps à autre activée sur ordre dans le théâtre méditerranéen.
Deux frégates stationnaires, dont l’une transportant un petit détachement de Royal Marines, seront, comme l’an dernier, détachées dans les Antilles anglaises, où des forces plus importantes pourront venir faire des manœuvres comme ce fut le cas récemment à l’occasion d’un exercice interarmées au Honduras britannique.
Pour ce qui concerne les constructions neuves, la Royal Navy s’est enrichie durant l’exercice 1971-1972 des deux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) HMS Conqueror et Courageous et d’une frégate anti-sous-marine (ASM) classe Leander.
Sont à divers stades de construction ou commandés :
– 1 destroyer lance-missiles de 6 600 t, le Bristol qui ralliera la flotte sous peu ;
– 6 destroyers lance-missiles de 3 600 t classe Sheffield ;
– 8 frégates de 2 500 t classe Amazon ;
– les deux dernières frégates de 2 300 t classe Leander portant à 26 le total des bâtiments de ce type ; elles entreront en service durant l’exercice 1972-1973 ;
– 5 SNA dont l’un, le Swiftsure rejoindra la flotte durant ce même exercice ;
– 1 dragueur prototype en fibre de verre et plastique, le Wilton qui a été récemment mis à l’eau ;
– 1 navire hydrographe.
Par ailleurs, le croiseur Tiger après refonte en croiseur porte-hélicoptères ASM et la première des dix frégates classe Leander qui doivent être équipées du missile ASM Ikara vont être réadmis au service actif, tandis que la conversion du porte-avions Hermes en porte-hélicoptères d’assaut se poursuivra. D’autre part, l’étude des futurs croiseurs porte-aéronefs à décollage court ou vertical qui doivent en fin de décennie remplacer le porte-avions Ark Royal se poursuit et la firme Vickers a été chargée de faire les plans de détail de ces bâtiments. On va continuer également à travailler aux plans de l’escorteur type 22 de 3 000 t qui doit prendre la suite des frégates type Leander, au projet d’un nouveau type de sous-marin et à un bâtiment de guerre des mines.
Par contre, la Royal Navy va perdre 22 bâtiments qui vont être envoyés à la démolition et parmi eux le croiseur Lion et le porte-avions Eagle.
Le programme de recherche et de développement (R&D) portera sur la propulsion par turbines à gaz, de nouveaux radars et sonars, de nouvelles torpilles ASM et le perfectionnement des systèmes de missiles antiaériens Sea Dart à moyenne portée et Sea Wolf à courte portée.
Dans la Fleet Air Arm, c’est-à-dire l’aviation embarquée, la seule que possède en propre la marine, aucun type d’appareil nouveau n’est entré en service en 1971-1972 mais on continue à travailler au projet d’hélicoptère franco-britannique WG.13 Lynx.
Dans l’aviation de patrouille maritime basée à terre qui relève de la Royal Air Force (RAF), le Maritime Group du Strike Command est maintenant totalement équipé en quadriréacteurs Hawker Siddeley Nimrod, mais il reste encore quelques Avro 696 Shackleton dans certaines formations ASM basées outre-mer relevant d’autres commands. Une nouvelle commande de Nimrod récemment passée permettra de remplacer ces quadrimoteurs dont un certain nombre sont en cours de transformation en avions de veille-radar ; ils entreront en service prochainement.
Pour ce qui concerne le personnel militaire de la Royal Navy, y compris les Royal Marines, il va progressivement être ramené de 81 900 au 1er avril 1972 à 80 100 h et femmes le 31 mars suivant. Ce personnel sera ainsi réparti :
– officiers : 10 000
– non-officiers : 66 700
– personnel féminin : 3 400.
Le recrutement du personnel officier comme du personnel équipages est satisfaisant et en 1971-1972 on a noté une sensible augmentation des candidats à Dartmouth [NDLR 2021 : école d’officier de marine], notamment dans la branche « engineer ». Le nombre des engagés a augmenté régulièrement à tel point qu’on a noté au dernier trimestre 1971 un taux d’engagements de 50 % supérieur à celui de la période correspondante de l’année précédente. D’autre part, le taux des réengagements après le premier lien de neuf ans a dépassé 40 % ce qui est très encourageant. Les difficultés économiques et sociales auxquelles se heurte l’Angleterre n’expliquent pas totalement ce regain d’intérêt pour la Royal Navy et celle-ci recueille certainement aujourd’hui le fruit des efforts qu’elle a accomplis ces dernières années en faveur de son personnel. Une propagande habile et le lancement d’un important programme de constructions neuves ne sont sans doute pas non plus étrangers à cet intérêt retrouvé de la jeunesse pour la carrière maritime.
La marine suédoise
La célébration du bicentenaire de la Société royale des Sciences navales suédoises (1) et une très intéressante conférence de son attaché naval à Paris, le capitaine de vaisseau Stromback, ont attiré l’attention des milieux maritimes français sur la marine suédoise. À cette occasion, donnons ici un aperçu de cette marine assez peu connue dans notre pays. Mais avant de parler de son organisation et de sa composition, il convient de dire quelques mots sur la politique de défense en Suède.
Ayant pour objectif de faire respecter son statut de neutralité, la Suède a adopté un concept de défense globale incluant les forces armées, la défense civile, la défense économique et la défense psychologique. La participation très large et consentie de l’ensemble de la population explique le rapport caractéristique entre le volume des unités que l’on pourrait mettre en ligne et la faiblesse des effectifs militaires en temps de paix. Cette politique de défense peut se définir par les idées fondamentales suivantes :
– assurer la défense de tout le territoire national ;
– posséder dans ce but des forces suffisantes pour décourager cette agression ;
– empêcher que la neutralité suédoise ne soit violée ;
– mettre en œuvre et entraîner les forces de telle façon qu’elles ne puissent, en aucun cas, être considérées comme une menace pour quiconque ;
– assurer la protection de la navigation.
Sous la haute autorité du roi en conseil, le ministre de la Défense est chargé d’appliquer la politique définie par le gouvernement. Le Commandant en chef et l’administration centrale des forces armées relèvent directement du Roi en conseil.
L’administration centrale est un ensemble d’organismes à vocation administrative et logistique. Parmi ces organismes l’« administration du matériel » revêt une importance particulière du fait qu’elle dirige tous les services de matériel des trois armées.
Le Commandant en chef est assisté :
– d’une part, du Chef d’état-major des armées, son plus proche collaborateur dont la mission est la préparation et la conduite des opérations ;
– d’autre part, des commandants de chacune des armées qui jouent le rôle de conseillers en matière opérationnelle mais qui sont plus spécialement chargés de l’organisation et de la mobilisation des unités, des tactiques d’emploi et directives de l’instruction.
Par ailleurs, le Commandant en chef des forces armées exerce depuis 1966 son autorité sur six commandements intégrés responsables des six régions militaires.
En temps de paix, les commandants de ces régions ont pour tâche de diriger et de coordonner l’ensemble de l’activité des unités et services des trois armées : élaboration des plans, instruction, entraînement, mobilisation et de leur mise en condition opérationnelle.
Pour le cas où la neutralité suédoise serait menacée, ces autorités régionales dirigeraient sous le contrôle du Commandant en chef, les forces relevant de leur direction.
Cette organisation s’assortit d’une coopération étroite avec les autorités civiles pour les problèmes relevant de la défense globale. Les six régions sont :
– région militaire Sud : QG, Kristianstad
– région militaire Ouest : QG, Skovde
– région militaire Est : QG, Strangnas
– région militaire du Bergslagen : QG, Karlstad
– région militaire du Bas Noorland : QG, Ostersund
– région militaire du Haut Noorland : QG, Boden
Cette structure territoriale intégrée a été complétée, pour des considérations d’ordre technique ou la nécessité de faire relever de l’échelon national certaines unités, par la création de commandements d’armes jouissant d’une certaine autonomie. Ce sont :
– les subdivisions de l’armée de terre ;
– les secteurs de défense aérienne ;
– les bases navales de l’Est (Harsfjarden), du Sud (Karlskrona), de l’Ouest (Göteborg) et du Nord (Harnosand) couvrant respectivement les côtes orientale, méridionale et occidentale du pays ;
– la flotte côtière qui a pour tâche principale d’instruire les équipages en temps de paix et qui, de ce fait relève de l’autorité directe du Commandant en chef de la Marine.
La marine suédoise est essentiellement conçue en fonction du théâtre d’opérations de la Baltique, du Skagerrak et du Kattegat et du relief particulier des côtes et de l’archipel suédois. La Baltique est divisée en plusieurs mers nettement différentes : la baie Botnie, la plus au nord, la mer Botnie, le golfe de Finlande et la Baltique proprement dite.
Quant au littoral, très découpé, il présente environ 2 700 km de développement, sauf les îles Gotland et Öland. Il est bordé d’innombrables petites îles de toutes tailles, de rochers, d’écueils qui, sous le nom commun de Skaergard, constituent en avant un obstacle à une invasion par voie maritime et un abri très sûr pour la navigation. Dans ce cadre, la marine est adaptée aux missions suivantes :
– défense avancée contre une invasion par mer ;
– protection des lignes de communication maritimes côtières, le commerce extérieur du pays se faisant dans son énorme majorité par la mer. Notons à ce propos qu’avec environ 5 millions de tonneaux de jauge brute, la marine marchande suédoise occupe le 13e rang dans le monde.
L’exploitation des mers et des fonds marins et l’extension envisagée des eaux territoriales à 12 nautiques vont encore étendre les tâches de la marine suédoise.
Depuis l’intégration des forces armées, le Chef d’état-major de la marine a sous ses ordres directs, outre l’État-major de la marine, les commandements autonomes qui ne sont pas intégrés, c’est-à-dire les bases navales principales et la flotte côtière, les écoles et l’artillerie côtière.
La Flotte comprend quelque 150 bâtiments en majorité de petit tonnage représentant au total 108 000 t environ dont 75 000 de combat. Elle comprend notamment :
– 2 destroyers de 3 200 tpc équipés de missiles surface-surface type RB-08A dérivés de l’engin CT 20 français ;
– 6 destroyers de 2 400 à 2 600 tpc ;
– 6 frégates de 960 à 1 300 tpc ;
– 12 vedettes lance-torpilles de 170 à 200 tpc, dont 6 très récentes d’un type remarquable (classe Spica, turbines à gaz, 37 nœuds, pièce automatique de 57 CA, 6 tubes lance-torpilles filoguidées) ;
– 20 vedettes lance-torpilles de 40 t et 40 nœuds ;
– 23 sous-marins dont : 6 de 450 t du type Arboren datant de 1943-1944 mais refondus ASM en 1960-1963 ; 12 de 850 t des types Hajen et Draken datant de 1954-1960 ; 5 sous-marins type B-11 (classe Sjoormen) de 1 000 t construits en 1967 et 1968 présentant certaines solutions originales ;
– 18 dragueurs côtiers et 17 de petits fonds ;
– 2 mouilleurs de mines dont l’Alvsborg de 2 700 t entré en service en avril 1971.
La marine possède en propre une petite force aéronavale uniquement composée d’hélicoptères (dragage, lutte ASM sauvetage). Elle se compose d’une vingtaine d’appareils dont une dizaine d’Alouette III.
Le programme de constructions neuves ne porte que sur :
– 12 vedettes lance-torpilles T127 à T132 type Spica amélioré dont un certain nombre équipé de missiles surface-surface ;
– un prototype de canonnière lance-missiles de 150 t.
Pour l’avenir, la marine envisage de construire :
– 5 à 6 sous-marins de 900 t type A14 utilisant pour leur propulsion des Diesels fonctionnant en circuit fermé ;
– 19 canonnières si le prototype en construction est satisfaisant ;
– un mouilleur de mines du type Ansborg.
Compte tenu de la composition de la flotte et de son théâtre d’opérations, on peut imaginer que l’État-major de la marine engagerait en cas de conflit les moyens dont il dispose selon le programme suivant :
– reconnaissance et défense avancée par des sous-marins ;
– intervention, à partir des bases protégées et camouflées, des destroyers et des vedettes lance-torpilles ;
– défense rapprochée par les vedettes, les barrages de mines et l’artillerie de côte. Cette dernière appartient à la marine bien que son personnel porte les grades et l’uniforme de l’armée de terre. Outre la mise en œuvre de batteries fixes ou mobiles et de missiles, elle arme des mouilleurs de mines légers et des engins amphibies. Elle représente un élément essentiel de la défense suédoise.
Les trois grandes bases de la flotte sont, nous l’avons déjà dit, celles de :
– Harsfjarden à 40 km de Stockholm qui comprend, disséminés et bien camouflés dans les environs, des ateliers, des magasins et des abris y compris des bassins de radoub creusés dans la montagne ;
– Karlskrona où un chantier civil nationalisé assure la construction et la réparation des bâtiments de guerre ;
– Goteborg sur la côte ouest, qui possède un petit arsenal spécialisé dans l’entretien des petites unités.
Quelques bases secondaires ou points d’appui existent également disséminés dans les archipels le long des côtes.
En temps normal, le personnel de la marine suédoise se monte à environ 15 000 h, mais en temps de crise ou de guerre, il pourrait atteindre, par rappel des réserves instruites, 80 000 h sinon plus. C’est que la « flotte côtière » est avant tout une force d’instruction et d’entraînement dans laquelle une fraction seulement des unités est armée. Le personnel d’encadrement permanent : officiers, officiers mariniers et quartiers-maîtres, y compris les officiers et gradés de la réserve en position d’activité s’élève à un total d’environ 10 000 h y compris les civils dotés d’un statut militaire. Quant au contingent, il se monte à environ 5 000 h, ce qui représente 15 % environ de l’effectif global militaire. Les recrutés servent actuellement de 9 à 15 mois selon qu’ils restent matelots ou sont nommés quartiers-maîtres.
La majorité des officiers proviennent du recrutement direct. Qu’ils soient d’active ou de réserve, ils sont choisis parmi les bacheliers (section sciences) qui en ont fait la demande et ont suivi pendant deux ou trois ans des stages de vacances dans des formations de préparation militaire maritime où ils pratiquent la voile et reçoivent des notions de navigation et de manœuvre. Le nombre des candidats est d’environ 150 par an, la moitié seulement sont généralement admis à entrer à l’École navale de Nasby près de Stockholm. Le choix active-réserve (en gros moitié-moitié) intervient après les quatre premiers mois d’école, mais l’instruction est commune pendant les deux premières années. Pour les officiers qui désirent faire carrière dans la marine le passage à l’École navale dure trois ans et demi entrecoupés de stages sur les bâtiments d’instruction. Des écoles de spécialités complètent par la suite la formation de ces officiers. Après sept ans de service, tous font un stage de six mois à l’École supérieure de Guerre ; après examen les meilleurs suivent pendant 18 mois supplémentaires une formation plus approfondie l’avancement des officiers a lieu à l’ancienneté jusqu’au grade de capitaine de corvette inclus, uniquement au choix par la suite. À noter que les jeunes gens du contingent ne peuvent pas devenir officiers de vaisseau à l’exception toutefois des officiers de la marine marchande.
En bref, la marine suédoise donne l’impression d’une force efficace, moderne, bien équipée et servie par un personnel de qualité. Mais en raison d’un budget toujours limité, elle ne peut en temps normal armer que le tiers environ de ses unités de combat, encore ces unités ne servent-elles la majeure partie du temps que pour l’instruction. De ce fait, on ne peut préjuger le temps nécessaire à la mise sur pied de guerre de la totalité de la flotte et sa réelle aptitude à un conflit. Quoi qu’il en soit, on peut être certain qu’une attaque maritime de la Suède ne saurait être pour quelque agresseur que ce soit une entreprise facile. ♦
(1) Cette cérémonie s’est déroulée le 15 novembre 1971 en présence du Roi et de nombreuses et éminentes personnalités dont le roi Frederik IX du Danemark et le prince Philip d’Édimbourg. L’amiral Sala, secrétaire perpétuel de l’Académie de Marine de notre pays, représentait cette institution.