La défense nationale
En moins de cent pages, rassembler tous les textes juridiques importants qui régissent l’organisation de la défense, apporter à chacun d’eux l’éclairage d’un commentaire pertinent, qui tantôt souligne l’origine historique d’un point de doctrine et l’évolution qu’elle a subie en fonction de la pratique politique, tantôt la portée actuelle ou éventuelle d’une loi ou d’un décret, tel est l’objet de ce nouveau dossier de l’excellente collection Thémis. On ne saurait trop en louer la qualité d’autant que c’est une gageure que de présenter dans un espace aussi restreint une question aussi complexe sans en omettre aucun point qui mérite d’être connu.
Il est vrai que l’auteur connaît ce dont il parle puisqu’il avait déjà consacré, en 1967, une thèse très remarquée et qui fut en son temps couronnée par le ministère de l’Éducation nationale, à « l’Organisation générale de la défense nationale en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale » (Librairie générale du Droit et de la Jurisprudence). L’ouvrage actuel en reprend maints éléments utiles en les confirmant et en les actualisant. Il passe en revue les quatre divisions selon lesquelles on peut étudier la défense : les structures gouvernementales, les moyens militaires (analysés sous l’angle de l’organisation opérationnelle des armées et de la gestion), les activités civiles (le Secrétariat général de la défense nationale – SGDN –, l’organisation territoriale, le maintien de l’ordre, la protection civile, la défense économique, la recherche scientifique et le renseignement), enfin la coopération internationale. Une bibliographie limitée aux ouvrages essentiels complète l’opuscule.
Nul ne regrettera que l’auteur n’hésite pas, sur certains points à s’écarter de la stricte orthodoxie. Le commentaire y gagne en intérêt et ses critiques sont toujours de bon aloi. Que certains passages sentent quelque peu le soufre, soit ! Mais c’est un soufre de bonne qualité et l’on aimerait que tous les auteurs abordant un sujet aussi délicat que celui de la Défense se soient donnés la peine de l’étudier avec le même sérieux que ce jeune Maître de conférences. Aussi n’hésiterons-nous pas à recommander son ouvrage à tous nos lecteurs. ♦