Familier de la ligne Moscou-Pékin, l'auteur nous invite à faire en sa compagnie un voyage pittoresque pendant deux jours sur le Transmongol, depuis les confins du lac Baïkal jusqu'à la capitale de Chine.
Le Transmongol
L’accès de l’Extrême-Orient par la route maritime traditionnelle appartient déjà à un passé légendaire ; les paquebots ont disparu pour la plupart et rares sont les touristes qui disposent des semaines nécessaires pour gagner les rives du Pacifique par ces chemins sinueux, ponctués de ports aux noms prestigieux, où les cargos mixtes effectuent encore leurs longues et bruyantes escales. L’avion aujourd’hui vous pose au bout du monde après quelques heures uniformes d’azur calme au-dessus d’un mer floconneuse. Le but se présente inexpliqué faute de transition, la notion même d’exil disparaît, vous ne « méritez » plus votre voyage.
Heureusement qu’une autre voie demeure, à la disposition du voyageur peu pressé, soucieux de gagner l’extrême-Asie par étapes, en prenant une conscience directe et en quelque sorte physique des immensités qui nous en séparent. La voie ferrée permet en effet de comprendre la façon dont l’Europe progressivement cesse d’être elle-même pour se diluer dans la monotonie des vastes espaces sibériens et ce que représente l’approche des marches asiatiques à travers le continent. Intéressant aussi est l’abord par ses frontières nord de cette Chine innombrable, besogneuse, souriante et de plus en plus consciente de sa valeur.
Le Transsibérien, en dépit du développement extraordinaire des liaisons aériennes, n’a pas perdu sa clientèle et, avec le train express qui deux fois par semaine relie Moscou à Pékin, renaît le charme de l’embarquement pour une aventure lointaine.
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