Les changements intervenus le mois dernier à la Maison-Blanche ont conduit nombre de spécialistes ou de commentateurs à faire le point sur la situation militaire mondiale. Les études en ce sens se sont multipliées au cours des dernières semaines, aussi bien du côté des alliés occidentaux qu’au-delà du rideau de fer. D’une manière générale on suppute de part et d’autre l’efficacité des forces en présence, on cherche à déceler les novations prévisibles, on incrimine les intentions. L’arrivée de M. Harold Brown au Pentagone entraînera-t-elle un retour à la théorie des représailles massives au détriment de la riposte graduée ? Et si M. Harold Brown parvient à faire prévaloir ses vues contre l’avis de M. James Schlesinger, dans quelle mesure les programmes militaires américains en cours seront-ils remis en question ? Le débat a été ouvert dans la presse avant même de l’être au sein des organismes responsables.

« Les ennemis de la détente n’ont pas encore déposé les armes ». C’est le professeur Georgy Arbatov qui l’affirme dans la Pravda du 11 décembre avant de se déclarer satisfait des déclarations du président Jimmy Carter sur les futures relations entre Washington et Moscou. Le professeur Arbatov, qui est directeur de l’institut pour l’étude des États-Unis, les juge en effet « positives ». Certes, admet-il on ne peut pas encore dire clairement ce que sera la politique de la nouvelle administration américaine.

« Une des priorités de M. Carter sera de faire sortir de l’impasse les pourparlers sur la limitation des armes stratégiques. Il lui faudra aussi parvenir à un accord sur la réduction des forces en Europe centrale, garantir l’application des décisions de la conférence de 1975 sur la sécurité en Europe et créer des conditions normales pour le développement des échanges économiques entre l’Union soviétique et les États-Unis… Mais si la ligne de conduite tracée par le nouveau président américain et son secrétaire d’État, M. Cyrus Vance, est suivie avec constance, il existera alors une véritable possibilité d’aller concrètement de l’avant dans la solution des principaux problèmes internationaux actuels ».