Défense en France - Pour éviter l'effet boomerang de la dissuasion : mettre fin à la carence de la protection anti-nucléaire
Une dépêche de l’AFP du 16 septembre dernier faisait état d’un récent rapport de l’Otan concernant l’insuffisance de la défense civile pour ce qui concerne la protection des populations contre d’éventuelles attaques nucléaires dans les quinze pays de l’Alliance atlantique. Parmi ceux-ci, l’Allemagne fédérale, les États-Unis et la Norvège seraient les seuls à être à peu près organisés dans ce domaine, tandis que l’Union soviétique disposerait d’un nombre supérieur d’abris atomiques.
Les auteurs du rapport ne cachaient pas leur scepticisme quant à l’amélioration de cette situation en raison du peu de motivation des populations occidentales qui sous-estiment actuellement les menaces de conflits armés. Ils faisaient en outre remarquer que ces faiblesses de la défense civile nuisaient à la crédibilité de la politique de dissuasion.
Ce sujet de la protection contre les attaques nucléaires est une sorte de « serpent de mer » qui revient périodiquement à la surface mais qui n’en reste pas moins très dangereux et dont on peut déplorer à son propos que la politique de notre pays consiste seulement à le renvoyer dans les profondeurs comme si son observation avait quelque chose d’incongru. C’est là une attitude d’autant plus paradoxale que notre pays fonde sa politique de défense et de dissuasion sur la menace en dernier recours d’une stratégie nucléaire anti-cités qui, si par malheur elle devait être mise en œuvre, appellerait en toute certitude une riposte de même nature contre laquelle nous serions donc sans parade.
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