Institutions internationales - Réticences anglaises devant l'Europe - Regain de l'Eurafrique ? - Relance de l'unité arabe ? - Le rapport annuel du General Agreement on Tariffs and Trade (GATT)
On pouvait, sans grand risque d’erreur, prévoir que 1977 serait « l’année de l’Afrique » : les combats qui se sont engagés au Zaïre, et qui ont fait apparaître de nouveaux clivages, ainsi que les convulsions qui secouent l’Éthiopie, ont donné une nouvelle dimension aux problèmes de la stabilisation du continent noir. On pouvait, sans davantage de risque d’erreur, prévoir que le Président Carter se heurterait à des difficultés pour transcrire dans les faits la diplomatie qu’il avait annoncée durant sa campagne électorale. Le refus de Moscou de lier dans une même négociation la question de la limitation des armements stratégiques et celle des droits de l’homme a placé les relations américano-soviétiques dans une nouvelle perspective, à quelques semaines de la Conférence de Belgrade, qui doit établir le bilan de celle d’Helsinki de juillet 1974. Dans d’autres domaines apparaissent aussi des nouveautés qui, sans affecter le fond des problèmes, en modifient certaines données. Continuité et changements imposent ainsi à la réflexion un double souci, celui de la permanence de certaines lignes de force, celui des novations qui tiennent pour les unes aux hommes, pour les autres à la logique des événements eux-mêmes. C’est particulièrement vrai pour certaines des questions qui concernent directement l’Europe.
Réticences anglaises devant l’Europe
Le « retour aux sources » paraissait avoir été bénéfique à la Communauté économique européenne (CEE). Les travaux du Conseil européen qui se sont déroulés à Rome les 25 et 26 mars dernier, furent en effet qualifiés d’« utiles » et leurs résultats jugés « positifs ». Trois déclarations communes, concernant respectivement la situation économique et sociale, la sidérurgie et les relations commerciales avec le Japon, purent être adoptées. Une position commune put être dégagée sur la question de la stabilisation des cours des matières premières, l’un des thèmes principaux du dialogue Nord-Sud. Les Neuf réussirent à éviter le pire à propos de l’épineux problème de la représentation de la Communauté en tant que telle au « Sommet » occidental de Londres. Par ce bilan, ce septième Conseil européen, incontestablement mieux préparé que les précédents, se distingua parce qu’il ne laissa pas un goût de désaccord. Sans doute les Neuf étaient-ils particulièrement conscients de la responsabilité qu’ils auraient prise en se séparant sur une mésentente quelques heures seulement après avoir solennellement célébré au Capitole le vingtième anniversaire du Traité créant la Communauté économique européenne. Il serait certes illusoire d’affirmer pour autant que cette session du Conseil européen a permis de sortir la construction européenne de la crise qu’elle traverse depuis quelques années maintenant. Elle a montré toutefois que, selon un mot du président Giscard d’Estaing, « l’Europe tient bon ».
Ceci paraît d’autant plus important qu’à propos de la fixation des prix agricoles, l’Europe a subi un coup dont il serait vain de minimiser la signification. Le 25 avril, les Neuf sont parvenus à un accord. Un nouvel échec aurait pu aboutir à l’adoption de mesures nationales et conduire à la désagrégation de l’« Europe verte ».
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