Défense à travers la presse
Dans les semaines qui ont suivi le voyage à Moscou de M. Cyrus Vance, le secrétaire au Département d’État, les observateurs se sont essentiellement interrogés sur les conséquences de l’échec de la mission américaine. La détente était-elle mise en péril ? Mais au même moment il n’échappait à personne que les États-Unis renouvelaient les gestes de conciliation en direction de la Chine populaire : M. Cyrus Vance n’a-t-il pas tenu à informer personnellement le représentant chinois à Washington. M. Huan Chen, des résultats de son voyage au Kremlin ? N’envisage-t-il pas de se rendre à Pékin au mois de novembre ? Et le président Carter lui-même n’a-t-il pas remis un message au Vice-Premier ministre chinois, M. Li Hsien-Nien, par l’entremise de son fils « Chip » Carter en voyage à Pékin ? Tout cela présage une reprise du dialogue naguère engagé par Henry Kissinger.
C’est donc fort opportunément que Foreign Affairs du mois d’avril nous livre une étude d’A. Doak Barnett sur les relations sino-américaines en matière de défense. Certes, constate l’auteur, il n’existe actuellement aucun lien formel ni aucune négociation entre Washington et Pékin sur les problèmes militaires ou le contrôle des armements. Mais la question est précisément de savoir si des contacts directs à ce sujet peuvent se concevoir et se concrétiser. A. Doak Barnett estime déjà encourageant que la Chine ne paraisse pas avoir l’intention de mener des opérations militaires à ses frontières, bien que ses forces conventionnelles lui en fournissent la possibilité. En ce domaine, la Corée du Nord et le Vietnam sont jugés plus menaçants. Il n’en demeure pas moins que la Chine est en mesure de fournir une aide militaire aux mouvements insurrectionnels dans les pays voisins : une éventualité que l’article de Foreign Affairs estime improbable. De ces considérations l’auteur conclut que des dirigeants américains peuvent avoir une vue sereine de la situation :
« Même si les États-Unis ni la Chine ne peuvent exclure la possibilité d’un affrontement futur entre eux, même s’ils doivent se préparer à faire face à une telle éventualité, telle n’est pas leur préoccupation du moment… En fait, tous deux s’opposent à l’extension de la présence militaire soviétique aussi bien en Asie qu’au Moyen-Orient. Tous deux s’opposent aussi à l’accession du Japon à la capacité nucléaire dans sa politique de défense ; bref, en dépit de différences notoires entre les objectifs qu’ils poursuivent, les deux pays sont naturellement portés à employer leur influence sur des voies parallèles ».
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