Armée de terre - L'exposition de matériels d'armement terrestre à « Satory VI » : l'expansion se poursuit - Réorganisation et équipement de l'Armée de terre - L'évolution du train
L’exposition de matériels d’armement terrestre à « Satory VI » : l’expansion se poursuit
La sixième exposition de matériels d’armement terrestre s’est déroulée au camp de Satory, près de Versailles, du 13 au 18 juin.
Organisée par la Direction technique des armements terrestres (DTAT) et par la Direction des affaires internationales (DAI), elle a présenté les principaux matériels d’armement terrestre français adoptés par l’armée française ou étudiés spécialement pour l’exportation et divers matériels français ayant dépassé le stade du prototype et préfigurant l’armement terrestre de demain. Des présentations dynamiques, des maquettes et des films ont complété utilement cette exposition statique.
Depuis sa création en 1967, cette manifestation qui est une biennale réservée aux clients et observateurs étrangers invités ne cesse de croître en importance.
Cette croissance était manifeste cette année dans le nombre des exposants (134 au lieu d’une centaine en 1975), dans l’importance des superficies (4 000 m² à l’air libre et 700 m² de surfaces couvertes de plus qu’en 1975) dans la quantité des matériels présentés (environ 1 200) et dans le nombre des délégations étrangères invitées (une soixantaine).
Bien que ce « salon de l’armement » n’ait pas, cette année, retenu l’attention des spécialistes par des nouveautés spectaculaires, on peut néanmoins en dégager deux caractéristiques :
– accroissement de la part des véhicules à roues dans les engins blindés exposés ;
– diversification de la gamme des engins AMX.
En matière de véhicules blindés à roues, le Véhicule de l’avant blindé (VAB) produit par SAVIEM comporte désormais une version dotée d’un canon de 90 mm sous tourelle, baptisée VCS/TS 90, et une version avec tourelle bitube de 20 mm, le VADAR. Le premier type, destiné à l’exportation, peut mener la lutte antichar, de jour, de nuit, en ambiance NBC (Nucléaire, biologique, chimique). Le second, étudié par l’Armée de terre, est destiné à assurer l’autodéfense antiaérienne des unités contre des aéronefs à basse et très basse altitude. Possédant les mêmes qualités de base que le VAB, il peut détecter l’adversaire à 8 km grâce au radar dont il est équipé et agir efficacement jusqu’à 2 000 m.
La Société Panhard entreprend la fabrication d’une nouvelle série de véhicules à roues (VCR) comprenant les versions antichar, transport de personnels, poste de commandement et sanitaire. Véhicules blindés à 6 roues dont les deux centrales sont relevables, d’une autonomie de 750 km sur route ou de 15 heures en terrain varié et pouvant atteindre une vitesse de 105 km/h, ils sont amphibies. Le véhicule antichar est doté d’une tourelle HOT. Le transport de troupe peut emporter 10 combattants alors que la version PC peut contenir 7 hommes. En outre, un engin de combat à roues (ECR) est à l’étude. D’un poids total de 7 tonnes, il comporte une tourelle canon de 90 mm (AMX-13) sur un châssis de la même famille que ci-dessus.
La famille AMX, s’élargit et se diversifie. La gamme de l’AMX-10 s’enrichit d’un dérivé antichar équipé de 4 rampes lance-missiles HOT, d’une version support du système Atila et d’un tracteur du mortier de 120 mm. Ce dernier transporte à son bord l’équipe de pièce de 5 hommes et une dotation de 60 projectiles.
La gamme de l’AMX-30 comporte maintenant une version antiaérienne avec le bitube de 30 mm.
Par ailleurs, un système d’arme sol-air, baptisé Shahine, est à l’étude. Il rassemble le châssis AMX-30 et les missiles Crotale. Les prototypes sont en cours de fabrication. Associant un véhicule d’acquisition et de désignation d’objectif à 3 ou 4 véhicules de tir portant chacun 6 missiles en conteneurs, ce système d’arme très mobile peut participer à la défense antiaérienne basse altitude tous temps des unités blindées. Enfin, il convient de noter que le char de bataille AMX-30 existe en version « pays chauds ».
Parmi les nombreux porte-chars présents, il est intéressant de remarquer le modèle Tidelium 40. Constitué d’un ensemble non articulé, il permet le transport d’engins blindés jusqu’à 40 tonnes sur route (à 90 km/h) et sur piste. Il peut être équipé, pour la route, d’une remorque portant un deuxième char.
Réorganisation et équipement de l’Armée de terre
La réorganisation de l’Armée de terre comporte non seule ment des modifications de structures mais également des modifications, des équipements afin de répondre au mieux au souci d’accroître l’efficacité des unifiés.
La politique d’équipement, définie par le général Chef d’état-major de l’Armée de terre, vise à réaliser une certaine polyvalence des grandes unités nouvelles.
Dans un premier temps, la priorité a été accordée à la protection sol-air et à l’accroissement de la puissance antichar des formations.
Dans un deuxième temps, l’accent sera placé sur une amélioration de la mobilité et de la puissance de feu.
Mais la réorganisation a également pour effet de dégager par ses réformes de structures, des matériels qu’il est possible de redistribuer selon un plan défini.
C’est ainsi que la tranche 1977 de la réorganisation permettra de poursuivre l’équipement de certaines unités en matériels de transmissions, en armement (fusil 49.56 et LRAC de 89 mm), en engins blindés (AMX-13 canon de 90 – AMX-13 VTT – AMX-10) ainsi qu’en véhicules tactiques.
L’évolution du Train
L’adaptation du Train à l’évolution d’ensemble de l’Armée de terre conduira cette arme à modifier les modalités d’exécution de ses missions traditionnelles et à aménager en conséquence ses structures.
Les unités de circulation auront pour rôle essentiel l’aide au mouvement et seront donc appelées à agir en priorité en appui immédiat des groupements de forces. Leurs interventions auront ainsi un caractère interarmes et combattant plus marqué.
La participation au soutien des forces prendra un aspect plus complexe en raison de la grande diversité des missions et de la variété des échelons où cette arme exercera son action.
Le Train disposera d’un escadron de circulation par division 77 et de régiments à 3 escadrons au niveau du corps d’armée et des réserves générales.
Il commandera et encadrera les régiments de commandement et de soutien divisionnaires. Il comprendra des régiments de transport de corps d’armée, des formations de transport lourd et des groupes de livraison par air ou de transit maritime des réserves générales.
Les transformations entreprises assureront au Train et aux formations de soutien une participation plus large à la manœuvre des forces de nature à renforcer la souplesse et la mobilité des actions conduites par celles-ci. ♦