Août/Sept 1977 - n° 369

Vous trouverez dans le présent numéro, outre le texte intégral de l’important discours prononcé par M. Raymond Barre au camp de Mailly le 17 juin dernier, plusieurs articles consacrés au sujet « l’opinion publique et la défense ». Ce sont certains des exposés qui ont été faits lors de notre journée d’étude du 25 mai, à l’École militaire, par MM. Jean-Marc Lech, directeur de l’Ifop, Raoul Girardet, historien, professeur à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, Jean-Pierre H. Thomas, directeur du Centre de sociologie de défense nationale, et Joël Le Theule, député, ancien ministre de l’Information et membre de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale. Lire la suite

  p. 6-6

Après avoir récemment rendu visite à la base des sous-marins nucléaires lance-engins de l’Île Longue et à l’escadre de l’Atlantique, avant de rendre prochainement visite à l’armée de l’air, me voici aujourd’hui au Camp de Mailly pour apporter à notre armée de terre le témoignage de l’estime et de la confiance du Gouvernement et pour marquer, une nouvelle fois, l’intérêt profond que je porte, comme Premier ministre, à la défense de notre pays. Ma visite à ce camp de Champagne, non loin de Colombey-les-Deux-Églises, coïncide avec l’anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940. Lire la suite

  p. 7-19

Dossier - Comment les Français apprécient-ils leur défense ?

Ce texte est le compte-rendu de l'intervention de l'auteur à notre journée d'études « Comment les Français apprécient-ils leur défense ? » du 25 mai 1977. L'auteur réfléchit sur les facteurs essentiels qui, au cours de la période contemporaine, semblent avoir contribué à infléchir l’opinion dans telle ou telle direction en matière de politique de défense et sur la marge de liberté dont a pu ainsi bénéficier le décideur politique en ce domaine.  Lire les premières lignes

  p. 21-27

Quel doit être le rôle du Parlement vis-à-vis de l'opinion publique en matière de politique militaire et d'organisation de la défense ? Peut-il être une structure d'information et un relais privilégié entre le Gouvernement et la nation ? A-t-il effectivement joué ce rôle depuis vingt ans et en a-t-il les moyens ? L'auteur a répondu à toutes ces questions lors de la journée d'étude organisée le 25 mai 1977 par la revue sur le thème : « Opinion publique et défense ». Nous reproduisons ci-dessous son intervention dans sa forme orale d'origine. Lire les premières lignes

  p. 29-46

L'analyse des enquêtes d'opinion (sondages, études quantitatives) menées par l’Ifop entre 1972 et 1976 à propos de la défense, de son organisation, de la conscription et de l'armée de métier, et de la force de dissuasion, révèle : 1) que la période a vu se modifier considérablement les attitudes et les opinions des Français en matière de conception de la défense : de l'hostilité initiale à l'acceptation actuelle de la force de dissuasion, de l'attirance pour l'armée de métier au renouveau d'image du service militaire ; 2) que les différences d'appréciation des Français telles que leurs avis s'expriment par le canal de leurs élus (Parlement, partis politiques) et d'autre part telles que leurs jugements s'expriment à travers les enquêtes d'opinion sont très sensibles. C'est ainsi que la récente prise de position du Parti communiste français sur la force de dissuasion entérine des attitudes prises depuis quelques années par les électeurs du parti Lire les premières lignes

  p. 47-56

Les auteurs reproduisent ici les notes qui leur ont servi de base pour leurs interventions de lors notre journée d'étude du 25 mai 1977. Elles seront d'une moindre portée que le libellé du titre de l'exposé ne pouvait le laisser supposer. Plutôt que de tenter un survol systématique du sujet, on proposera en effet quelques réflexions qui se situeront à l'articulation de la journée d'étude : d'abord on suggérera une approche du concept d'opinion publique en matière de défense, puis on tentera de la confronter à quelques résultats de travaux récents portant sur le système militaire français lui-même. Ces réflexions seront articulées en deux temps : nous nous interrogerons dans un premier temps – et ceci sur un plan très général – sur le concept d'opinion publique et sur les rapports théoriques qu'il entretient avec le sujet-défense. Nous chercherons plus brièvement ensuite à définir des procédés de mesure de l'opinion publique de défense, procédés alternatifs ou complémentaires de la technique du sondage d'opinion. Lire les premières lignes

  p. 57-71

Dossier - Aux deux ailes de l'Alliance

Ailier nord du dispositif terrestre et maritime de l'Otan, pays charnière entre la Russie du Nord, l'Arctique, l'Atlantique et le monde anglo-saxon, la Norvège fait reposer sa sécurité sur un système original à trois éléments : l'alliance, la défense et la détente. L'auteur nous en donne les raisons historiques et géostratégiques et évalue la solidité de cette défense qui n'est pas sans présenter certaines affinités avec celle de notre pays.

  p. 73-82

En dépit de la nette progression du parti républicain du peuple de M. Ecevit, les élections turques du 5 juin n'ont pas modifié sensiblement la physionomie politique turque. La situation interne demeure difficile au point de vue économique et en raison du développement de la violence. Aux problèmes internes s'ajoutent ta persistance du différend gréco-turc à propos de la question chypriote et du plateau continental de la mer Égée et la dégradation des relations avec les États-Unis où il semble que le lobby grec soit particulièrement influent. Même si la Turquie reste fidèle à l’Otan et ne peut procéder et un renversement des alliances, jamais plus les relations avec Washington ne seront ce qu'elles ont été de 1947 à 1974.

  p. 83-92

Repères - Opinions - Débats

  p. 93-98

Le développement d'un marché de l'eurodollar, alimenté par le déficit de la balance des paiements américaine et échappant à tout contrôle, consacre l'échec des accords de Bretton Woods (1944) qui avaient constitué la première tentative volontariste d'instauration d'un système monétaire international. L'auteur rappelle ce qu’était ce système, quels étaient ses buts et son utilité initiale, puis comment il s'est progressivement déréglé, et il tire de cette analyse quelques conclusions quant à l'autonomie de décision de l'Exécutif en matière monétaire.

  p. 99-108
  p. 109-134

Chroniques

Chaque mois, certains événements traduisent une évolution, cependant que d’autres symbolisent, parfois spectaculairement, un retour en arrière. Il ne peut sans doute pas en être autrement, dès lors que les grands antagonismes dans lesquels s’inscrivent quelques-unes des données majeures des tensions régionales, non seulement subsistent, mais s’alimentent dans leurs fondements idéologiques. À quelques jours d’intervalle, par exemple, la conférence de Belgrade tentait de dresser le bilan de la mise en œuvre de l’Acte final de celle d’Helsinki, cependant que le chef du gouvernement de la Hongrie communiste, M. Radar, était reçu par le Pape. Lire la suite

  p. 135-137

Le 22 mai 1977, le président Carter a prononcé à l’université de Notre-Dame, dans l’Indiana, un discours consacré exclusivement à la politique étrangère. Cette allocution reprend les grands thèmes de la campagne électorale et développe les bases de la diplomatie américaine. Lire les premières lignes

  p. 138-141

La gauche médite sur la défense. Les états-majors s’affairent à convaincre les militants du bien-fondé des nouvelles prises de position à l’égard de la force de dissuasion. Mais l’approbation est loin d’être unanime. Si l’organisation monolithique du parti communiste ne laisse rien apparaître qui ressemble à des réticences, il n’en va pas de même au sein du Parti socialiste (PS) et de l’opposition en général. Le ton de l’évidence qui empreint l’énoncé des nouvelles orientations des signataires du programme commun n’emporte manifestement pas l’adhésion de tous. Certains vont même jusqu’à parler ouvertement d’une démission de la gauche. Lire les premières lignes

  p. 142-145

La sixième exposition de matériels d’armement terrestre s’est déroulée au camp de Satory, près de Versailles, du 13 au 18 juin. Lire la suite

  p. 146-148

Parmi les points clés du 32e Salon de l’aéronautique et de l’Espace figure, dans le domaine de l’aérodynamique, la voilure supercritique. Pour les avionneurs, il ne s’agit pas là d’une nouveauté. Depuis plusieurs années, de nombreux bureaux de recherches se sont penchés sur ce problème et des études très poussées ont permis de dégager les éléments essentiels et les caractéristiques de ce nouveau type de voilure. De nombreux essais en soufflerie ont eu lieu et nous en arrivons maintenant à des essais en vol sur différents types d’appareils. Les États-Unis ont beaucoup progressé en ce domaine qu’ils explorent depuis longtemps. C’est en 1971 qu’ont été effectuées les premières qualifications en vol d’un tel profil, sur un T-2C Buckeye de l’US Navy. Elles ont mis en évidence un certain nombre de paramètres imparfaitement maîtrisés par le calcul et par les essais en soufflerie. Les chercheurs français ne sont pas restés inactifs dans le défrichement de cette partie de l’aérodynamique. Après une période de recherche théorique et d’essais en soufflerie, le 13 avril dernier, un T-33 de l’Armée de l’air décollait d’Istres équipé d’une voilure supercritique afin d’obtenir la qualification en vol. Lire les premières lignes

  p. 149-154

La marine américaine dans le Pacifique est forte de 240 navires, qui sont ainsi répartis entre les 3e et 7e flottes : Lire la suite

  p. 155-157

La pression africaine sur l’Afrique australe dite ségrégationniste s’exerce à partir de quatre États limitrophes : le Mozambique, la Tanzanie, la Zambie et l’Angola. Le Malawi et le Botswana ont encore trop d’intérêts communs avec Pretoria pour être en mesure de jouer un rôle actif dans cette affaire. En arrière-plan, le Zaïre peut avoir aujourd’hui une influence d’autant plus modératrice sur la Zambie et la Tanzanie que ses démêlés récents avec l’Angola ont accru sa méfiance à l’égard de la politique africaine de l’URSS : la prise de Kapanga, le 26 mai, six jours après la chute de Diloto, laquelle ponctuait la participation marocaine aux opérations militaires, mettait fin à une tentative de sécession katangaise qui avait visé non seulement à priver le Zaïre de sa plus importante source de richesse mais aussi à placer le Shaba sous l’influence exclusive des pays les plus engagés dans une décolonisation « partisane » de l’Afrique australe. Lire les premières lignes

  p. 158-164

* Seules en Europe, la France et l’Union soviétique peuvent donner à la détente son sceau d’authenticité. Lire la suite

  p. 165-166

Bibliographie

SIPRI : World Armaments and disarmament  ; Stockholm International Peace Research Institute, 1977 ; 421 pages - Georges Vincent

L’Institut international de recherche pour la paix (SIPRI), à Stockholm, créé le 1er juillet 1966 par le parlement suédois et soutenu par les crédits votés chaque année par cette assemblée, a consacré depuis sa fondation de nombreuses publications aux problèmes de désarmement et de réglementation des armements. Chaque année en particulier le SIPRI édite un annuaire qui se propose de donner une vue synoptique des armements et des dépenses militaires dans les différentes régions du monde ; il retrace les principaux événements de l’année écoulée ainsi que les efforts accomplis et les progrès éventuellement enregistrés en vue de la réduction des armements et des risques de guerre. L’annuaire de 1977, le huitième de la série, reste fidèle à cette intention. Lire la suite

  p. 167-168

Marcel Baudot, Henri Bernard, H. Brugmans, M.R.D. Foot et H.A. Jacobsen (dir.) : Encyclopédie de la guerre 1939-1945  ; Éditions Casterman, 1977 ; 440 pages - C. C.

L’encyclopédie, que présentent les éditions belges Casterman, sur la guerre 1939-1945, comble une lacune et marque une étape. Le second conflit mondial a été en effet l’objet d’un flot de littérature historique où le meilleur côtoie le pire. Plusieurs synthèses sont parues, notamment celle d’H. Michel en 1968-1969 aux Presses universitaires de France, mais elles étaient contraintes à suivre l’ordre chronologique. Or, la difficulté de l’exposé en cette matière tient à l’extrême dispersion géographique et à la multiplicité des combats contemporains pendant ce conflit. La solution, ici adoptée, du dictionnaire permet de ne rien négliger tout en suggérant les recoupements et les interactions par les renvois d’un article à l’autre. Ainsi maintes lacunes sont comblées qu’un récit traditionnel ne peut éviter quel que soit le talent du ou des auteurs. Lire la suite

  p. 169-169

Erwan Bergot : Bataillon Bigeard  ; Presses de la Cité, 1977 ; 292 pages - P. G.

Ancien officier d’active actuellement journaliste et écrivain, Erwan Bergot est l’auteur d’ouvrages connus sur les troupes parachutistes et sur la Légion étrangère. Lire la suite

  p. 170-170

Amiral Lepotier : Marseille-Fos et le Grand-Delta  ; Éditions France-Empire, 1976 ; 475 pages - Y. B.

Poursuivant ses études sur nos grands ports, l’amiral Lepotier, de l’Académie de Marine, vient de donner aux éditions France-Empire l’histoire du complexe Marseille-Fos et du Grand Delta. L’ampleur et l’intérêt du sujet sont remarquablement servis par l’importance et la qualité de la documentation ainsi que par la richesse du texte où l’on retrouve la marque des précédents ouvrages de l’amiral. Lire la suite

  p. 170-171

Marc Paillet : Le rêve et la raison  ; Éditions Robert Lafont, 1977 ; 226 pages - André Nolde

Le propos de l’auteur est explicité par un sous-titre : Pour une révolution de la politique. Nous savons donc à quoi nous en tenir. Il ne sera question dans « Le rêve et la raison » ni de Schopenhauer, ni de Kant, ni de roseau pensant. C’est — une fois de plus ! — la SOCIÉTÉ, notre société de la fin du XXe siècle, qui sera disséquée, analysée, critiquée et mise en accusation… pour être enfin reconstruite suivant un modèle qui pourrait, peut-être ! espère l’auteur, lui éviter une totale et définitive décomposition. Lire la suite

  p. 171-171

Marcel Merle : Sociologie des relations internationales   ; (2e édition) ; Éditions Dalloz, 1976 ; 480 pages - Patrice Romet

Cette nouvelle édition d’un ouvrage dont l’éloge n’est plus à faire après le succès de la première édition, est bien plus que la reproduction du texte d’origine ou qu’une simple mise à jour, car de nombreux chapitres ont été refondus, voire entièrement réécrits. Lire la suite

  p. 171-173

Sergio Romano : Histoire de l’Italie, du Risorgimento à nos jours  ; Éditions du Seuil, 1977 ; 370 pages - J. M.

Œuvre d’un diplomate et historien italien, cet ouvrage prend pour origine 1848. C’est moins un événement précis qui sert de point de départ qu’un climat : la conviction profonde à cette époque que l’Italie est une catégorie de l’histoire et de la pensée, une « belle au bois dormant qu’il faut éveiller d’un sommeil séculaire ». Aussi l’auteur mentionne-t-il le legs des périodes antérieures, de la période révolutionnaire et napoléonienne notamment. Lire la suite

  p. 173-174

Marc Ullmann : Quatre ans pour changer le monde  ; Éditions Robert Laffont, 1977 ; 200 pages - J.-B. P.

Ce livre du rédacteur en chef du quotidien Les Échos révèle sa connaissance des États-Unis à la fois ancienne et profonde. Le titre de son dernier chapitre « Pari sur la nouvelle Amérique » projette sur l’ouvrage un éclairage qui montre les convictions profondes de l’auteur. Prenant à son compte une phrase du biophysicien américain John Rader Platt : « le monde est devenu trop dangereux pour que nous puissions nous contenter d’autre chose que de l’utopie », Marc Ullmann affirme en somme que l’Amérique de Carter est la seule à pouvoir réaliser cette utopie. Pour cela, il lui faut, sur le plan international, diminuer le risque de guerre mondiale, et sur un plan intérieur, « dépouiller la société d’une organisation calquée sur le modèle militaire ». Ce pari sur les États-Unis, l’auteur le fait pleinement mais en conservant les yeux ouverts, c’est-à-dire sans dissimuler qu’il peut être perdu pour trois raisons, dont nous inverserons l’ordre de probabilité d’occurrence tel qu’il ressort de l’exposé de Marc Ullmann. Lire la suite

  p. 174-175

Patrick Wajsman : L’illusion de la détente  ; Puf, 1977 ; 288 pages - Angelica Karolyi

Ce qui frappera d’abord le lecteur dans cet ouvrage dû à un ancien élève de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, aujourd’hui professeur de relations internationales à ce même Institut, c’est d’abord la rigueur d’esprit et la clarté de l’exposé. On y reconnaîtra la marque que l’École imprime en ses élèves. Mais ce n’est pas seulement par sa forme que l’étude attire l’attention, c’est aussi et surtout par son fond. Lire la suite

  p. 175-176

Charles Ford : Histoire du cinéma français contemporain 1945-1977  ; Éditions France-Empire, 1977 ; 351 pages

Dans ce nouvel ouvrage dû à un éminent spécialiste du cinéma, qu’on ne s’attende pas à une simple énumération chronologique des films avec mention des collaborateurs et exposé sommaire des arguments. Il s’agit d’une analyse socio-culturelle approfondie qui fait ressortir les grands thèmes du cinéma d’après-guerre, le contexte psychologique et commercial des productions, les objectifs des cinéastes, leurs sources d’inspiration, leur originalité et la nature de leur succès. Lire la suite

  p. 176-176

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1977 - n° 369

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1977 - n° 369

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1977 - n° 369

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