Au moment où l'URSS signe avec les États-Unis un accord commercial d'une importance capitale pour son développement, nous avons demandé à l'un de nos spécialistes les mieux avertis en matière de questions économiques soviétiques de faire pour nos lecteurs une analyse prospective de l'avenir de l'Union soviétique à l'horizon de 1985.
L'Union soviétique à l'horizon 1985 : aspects économiques et socio-démographiques
« Toute ruée à fond des Germains vers le patrimoine de la latinité aboutit de millénaire en millénaire à livrer au slavisme la moitié du pays germanique », écrivait l’historien René Grousset (1). Vers 300 après J.C., le germanisme s’étendait jusqu’à la Crimée. Vers l’an 600, à la fin des grandes invasions, il allait très à l’Ouest en Europe, mais les Slaves bordaient, comme ils le font actuellement par satellites interposés, les rives de l’Elbe et de la Saale.
Le bloc des pays socialistes de l’Europe de l’Est est dominé par la puissance démographique, économique, idéologique et militaire de l’U.R.S.S. dont l’avenir conditionne le sien. L’Union Soviétique, à cheval sur l’Orient et sur l’Occident est tiraillée entre deux forces centrifuges : le chiffre de sa population et le volume de ses besoins ne font que croître à l’Ouest de l’Oural, alors que le centre de gravité de son avenir économique se déplace inexorablement vers l’Est, vers le vide Sibérien.
Rudyard Kipling avait déjà noté en son temps cette dualité du Slave désirant passer pour un Occidental d’Orient et non pour un Oriental d’Occident.
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