Politique et diplomatie - Helsinki et après
La préparation multilatérale de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) a commencé à Helsinki le 22 novembre dernier au niveau des Ambassadeurs. 34 États étaient représentés : tous les États européens à l’exception de l’Albanie qui n’avait pas accepté l’invitation du gouvernement finlandais, plus les États-Unis et le Canada. Parmi les États européens représentés, il faut mentionner le Vatican, Malte, Chypre et la République de San Marin. Pour la première fois, les deux États allemands figuraient côte à côte dans une conférence internationale, sans que leur participation ait donné lieu au moindre problème politique.
L’objet de cette première phase de la Conférence est d’en fixer les règles de procédure et l’ordre du jour. Sur ces deux points, les discussions ont d’emblée manifesté le caractère ouvert des échanges de vues. Conformément aux vœux exprimés par le gouvernement français et aux prévisions qui avaient été faites, les discussions ont en effet dans l’ensemble permis aux États de faire entendre leur propre point de vue. La polarisation, que certains souhaitaient, que d’autres craignaient, ne s’est pas produite. Si la solidarité des alliances existantes est une réalité qu’aucun État ne peut ignorer, elle n’a pas empêché que chacun parle pour son propre compte. Il en est résulté que les débats préparatoires ont quelquefois débordé les questions de procédure et la stricte définition d’un ordre du jour pour aborder des problèmes de fond. En conséquence, cette phase que le gouvernement français souhaitait voir assez courte pour permettre un débat au fond lors de la conférence proprement dite s’est prolongée au-delà de ce que l’on avait initialement escompté à Paris.
Les positions les plus remarquées ont été prises par des pays de l’Europe de l’Est. Les représentants yougoslaves ont en effet demandé que les questions d’ordre technique telles que la procédure ou l’ordre du jour ne fassent pas l’objet de décisions avant que n’aient été abordées et tranchées les questions de fond touchant à la signification même de la conférence. Pour les Yougoslaves en effet, comme pour d’autres pays de l’Est comme de l’Ouest, l’intérêt de la conférence n’est pas tant de confirmer ou d’accentuer les tendances à la coopération, qui se développe d’elle-même, que d’imaginer et de mettre en place des mesures qui renforcent leur sécurité. En conséquence, tous ces pays insistent pour que la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe justifie son titre en examinant les aspects militaires de la sécurité en Europe.
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