Défense à travers la presse
• Sans doute parce qu’il s’agissait directement de l’Europe, les événements de Pologne et la tension qu’ils ont fait naître ont produit ce que l’invasion soviétique en Afghanistan n’était pas parvenue à faire : convaincre l’opinion qu’une certaine idée de la détente était caduque. On a pris alors conscience du malentendu fondamental des Accords d’Helsinki et de l’échec des SALT (Traité de limitation des armes stratégiques), on a mesuré l’importance de cette dégradation des rapports Est-Ouest. Et du coup on a mieux apprécié la portée d’autres événements comme la pénétration soviétique en Afrique.
Dans cette perspective, le petit livre que vient de publier dans la collection « Que sais-je ? » notre ami Claude Delmas sur la coexistence pacifique vient bien à-propos. La fragilité de l’édifice diplomatique mis en place à la fin des années 1960 explique aussi en partie les espoirs placés par certains dans l’élection de Ronald Reagan. Le poids de l’opinion aidant, on a assisté à un sursaut des responsables de la défense. L’Otan s’emporte : sous ce titre, quelque peu exagéré. Le Quotidien de Paris du 14 décembre commentait le communiqué des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance atlantique :
« C’est à un véritable assaut contre la politique soviétique que se sont livrés les ministres… On ne peut pas ne pas penser que le changement de cap aux États-Unis, au lendemain de l’élection de M. Ronald Reagan, n’ait pas joué un rôle déterminant sur les nouvelles attitudes de l’Alliance. Comme si l’Otan avait pris conscience de ce qu’il existe maintenant à Washington une volonté susceptible de s’opposer à l’agressivité de Moscou. Un premier pas vient donc d’être franchi. Le temps des tergiversations et des concessions semble heureusement révolu. Reste à savoir si l’Union soviétique sera sensible au changement de ton des Occidentaux et comprendra le message. »
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