Il ne siérait pas de vouloir présenter une auteure de renommée mondiale, dont toute l'œuvre, romancée ou autobiographique, depuis Multiple splendeur jusqu'au Déluge du matin exprime son attachement à la terre et au peuple de Chine et sa compassion pour ses blessures anciennes. Rappelons seulement ce qu'en disait le célèbre philosophe anglais Bertrand Russell lorsque parut, il y a cinq ans La Chine de l'an 2001 : « Han Suyin n'est pas marxiste. Mais sachant combien déraisonnable est la politique occidentale envers la Chine, elle est anxieuse de faire connaître comment la Chine voit ses problèmes et son rôle dans le monde ». Si les choses ont heureusement progressé depuis lors, il n'est cependant pas certain que tous ceux qui discourent sur la Chine aient abandonné leur prétention de l'expliquer sans vouloir entendre les Chinois… Pascal était plus sage : « Mais la Chine obscurcit dites-vous ; et je réponds : la Chine obscurcit, mais il y a clarté à trouver ; cherchez-la ». (Pensées).