Défense à travers la presse
À l’approche de la mise au point de la nouvelle Loi de programmation militaire, le débat sur notre force de dissuasion a repris, les tenants d’une défense européenne saisissant l’occasion pour affiner leurs thèses. Mais au même moment une controverse moins doctrinale, alimentée par la sensibilité populaire prenait de l’ampleur à la veille des élections allemandes : celle sur les euromissiles. Dans les deux cas il est bien souvent arrivé que l’essentiel disparût derrière des propos de circonstance. Il est fréquent qu’ainsi le regard soit moins clair lorsque s’émeut le cœur. Le tout est de discerner si l’émotion reste à la mesure de l’événement, faute de quoi l’éphémère prend le pas sur ce qui est fondamental. C’est un peu la mésaventure dans laquelle se sont fourvoyés certains analystes, aussi laisserons-nous leurs commentaires à l’écart.
Être soumis à la menace des SS-20 soviétiques est sans doute intolérable. Cependant, dans une fraction non négligeable de l’opinion allemande la parade prévue par l’Otan est impopulaire, d’où un pacifisme sans détours. Appeler à la paix et au désarmement part sans doute d’un bon sentiment mais n’est pas toujours aussi naïf qu’on l’imagine ainsi que le souligne l’éditorialiste du Nouveau Journal du 24 février 1983 :
« Le pacifisme n’a pas la même nature selon les lieux où il se développe. À l’Ouest, il est le fait d’individus ou de groupements de toutes tendances. À l’Est, particulièrement en URSS, il est un moyen de gouvernement… Face à ces quelque 350 fusées à moyenne portée pouvant expédier un millier d’ogives nucléaires, l’Europe paraît désarmée.
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