Défense à travers la presse
Alors que l’été finissant chacun attendait la réunion de l’Assemblée générale des Nations-unies pour mieux connaître l’attitude de la diplomatie américaine à l’approche d’une échéance d’importance, celle du déploiement des euromissiles, la destruction en plein vol du Boeing sud-coréen a sonné comme un coup de tonnerre. Au-delà du crime, les tergiversations des autorités soviétiques ont alimenté le courroux de toute l’opinion mondiale. Les tentatives de manipulation de cette opinion n’ont d’ailleurs pas fait défaut et on ne retiendra des commentaires plus une vague d’indignation qu’une analyse pondérée de la situation.
Tout cela n’a cependant pas fait capoter la Conférence de Madrid qui s’est achevée dans le soulagement général le 9 septembre 1983, ce qui a conduit Bernard Brigouleix à dresser ce constat dans Le Monde du 11 septembre :
« Les démocraties continuent de penser qu’une entente, même formelle, avec le Kremlin vaut mieux que pas d’entente du tout. C’est un peu la victoire posthume de l’esprit d’Helsinki. On ne peut certes plus croire que l’URSS envisage sérieusement de se plier aux règles auxquelles elle a souscrit, mais du moins on continue de penser que, à force de la lier à l’Occident par ce genre d’accord, on finira peut-être par desserrer un peu son étau sur une moitié de l’Europe et sur ses propres sujets… La Conférence de Madrid, ouverte dans un climat de grande désillusion, s’est achevée près de 3 ans plus tard dans le même registre. Les 35 n’ont peut-être plus la foi du baptême mais ils n’envisagent pas d’interrompre la messe. »
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