Défense dans le monde - Amérique centrale : manœuvres américano-honduriennes « Big Pine II »
Les manœuvres Big Pine II, menées conjointement par les forces américaines et honduriennes, entrent dans le cadre du maintien, en Amérique centrale, d’une présence militaire importante pour soutenir les forces armées des pays de l’isthme (Honduras et Salvador notamment) favorables aux États-Unis. C’est ainsi que dans l’océan Pacifique et la mer des Antilles, des exercices navals ont eu lieu avec la participation successive des groupes Ratifier, New Jersey et Coral Sea. En outre, certains bâtiments de l’US Navy participeront plus directement à certaines phases de Big Pine II.
Coordonnées par SOUTHCOM, ces manœuvres de grande ampleur se dérouleront d’août 1983 à janvier 1984, principalement sur les façades atlantique (région de la Mosquitia) et pacifique (golfe de Fonseca), ainsi qu’au centre du Honduras (zone de Comayagua). Elles culmineront à la mi-novembre avec un exercice de débarquement auquel participera l’ensemble des forces navales, terrestres et aériennes engagées pour Big Pine II.
Le contrôle opérationnel des différentes unités qui se succéderont sera assuré par un état-major interarmées du Readiness Command déployé sur le terrain à la mi-août. Environ 5 000 Américains et 6 000 Honduriens prendront part à ces manœuvres. Les principales unités américaines concernées sont : la 101e Divison aéromobile, la 1re Brigade d’ALAT, le 43e Groupe logistique de CA, le 28e Marine amphibious unit, et deux bataillons des forces spéciales.
Outre des exercices tactiques traditionnels, sont prévus les travaux suivants :
– construction d’une piste d’atterrissage à Puerto San Lorenzo sur le golfe de Fonseca ;
– allongement de la piste de Puerto Castilla ;
– construction d’une route pour désenclaver la région de la Mosquitia ;
– construction d’un champ d’instruction au combat antichar près de Choluteca.
Le gouvernement du Nicaragua voit dans ces manœuvres la préparation d’une agression américaine. Celles-ci constituent plutôt pour les États-Unis, un des éléments du jeu subtil auquel se livre ce pays en Amérique centrale. Si à l’extrême, les Américains sont en mesure de faire le blocus du Nicaragua, l’US Navy pour sa part semble défavorable à toute action qui hypothéquerait une partie importante de ses moyens.
En fait, Big Pine II va servir à entraîner les troupes américaines et honduriennes, et semble avoir pour but principal de dissuader Cuba, voire l’URSS, de s’engager plus directement aux côtés du Nicaragua. Enfin, on peut y voir également la recherche de l’accoutumance de l’opinion américaine à l’envoi de moyens militaires en Amérique Centrale. ♦