Défense dans le monde - Un éclairage sur la présence soviétique au Proche-Orient peu après de récentes conversations à Vienne sur la situation dans cette zone
L’actualité a de nouveau mis l’accent sur la pénétration soviétique au Proche-Orient. Les 19 et 20 février 1985, des conversations sur le Proche-Orient ont eu lieu à Vienne entre l’URSS et les États-Unis. À cette occasion M. Arafat et le roi Hussein de Jordanie ont demandé la réunion d’une conférence internationale allant ainsi dans le même sens que les aspirations soviétiques. L’URSS par la voix de Brejnev avait déjà proposé en 1981, au XXVIe congrès, la réunion d’une telle conférence sur le Proche-Orient.
Cette proposition, faite plus de quatre ans après les Accords de Camp David, était la consécration d’une remontée de l’influence soviétique dans cette zone. Alliée étroitement à la Syrie après la signature en octobre 1980 d’un traité d’amitié et de coopération avec ce pays, l’URSS ne peut pas en effet, aujourd’hui comme hier, être absente d’un quelconque règlement de paix dans la région.
Un bref retour en arrière permet de constater une montée en puissance continue de l’URSS au Proche et Moyen-Orient depuis 1955, conséquence d’une politique de long terme. Cette zone, située à la périphérie immédiate de ses frontières et riche en pétrole, est en effet stratégique pour l’URSS. Aussi, l’objectif de Moscou est-il clair. II s’agit d’entretenir une situation de crise contrôlée dans la zone considérée et de faire par conséquent échouer toute solution aux conflits régionaux inspirée par les pays occidentaux. Consciente de l’importance que représentent, pour l’Occident et le Japon, les réserves énergétiques du Proche-Orient et l’accès sans contraintes aux voies de communication maritime vitales que constituent les débouchés du Golfe, l’Union soviétique n’a aucun intérêt à promouvoir la stabilité dans la région. Conjointement, elle cherche à renforcer sa présence et sa capacité à peser sur les événements.
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