Armée de terre - Diadème : la maintenance « tous systèmes d'armes »
Avec l’arrivée des nouveaux matériels actuellement en gestation, l’Armée de terre devra, à l’horizon 2000, assurer le soutien d’un parc estimé à 1,4 million de cartes électroniques, de 2 500 types différents.
Face à cette « invasion » inéluctable, l’adoption, pour les systèmes d’armes majeurs, d’un seul moyen automatique « universel », capable de tester, à l’aide de logiciels appropriés et avec un minimum d’interfaces spécifiques, n’importe quel type d’équipement électronique (analogique, numérique et hybride), apparaît comme la seule solution viable à long terme, tant du point de vue opérationnel que du point de vue économique. Cette solution apporte l’avantage d’une cohérence horizontale « tous systèmes d’armes » : un seul type de testeur pour le soutien de tous les équipements électroniques, donc un seul langage de programmation (Atlas), une seule méthodologie pour le développement et la maintenance des logiciels, une formation des personnels simplifiée.
Les trois niveaux de la maintenance électronique
La mise en place d’une politique de soutien autonome fondée sur ce nouveau concept passe bien évidemment par la définition d’une chaîne de maintenance cohérente à trois niveaux, les Niveaux techniques d’intervention (NTI) :
NTI1 : le dépannage immédiat par l’utilisateur (test rapide et échange standard de l’assemblage principal électronique, AP, en panne). Le soutien niveau 1 est réalisé dans le régiment au moyen de tests de station ou de valises-tests externes, mis en œuvre par l’opérateur ou par des équipes disposant de véhicules légers d’intervention.
NTI2 : réparation rapide de l’AP défectueux transmis par le niveau 1 (localisation et échange standard de la carte électronique en panne), sur stations mobiles de test par un spécialiste opérationnel.
NTI3 : test et réparation de la carte électronique en panne réalisés dans des établissements d’infrastructure. Cette intervention est le dernier maillon de la chaîne de maintien en condition des matériels électroniques.
Diadème : station mobile de diagnostic automatique de dépannage des matériels électroniques
Le point de soutien Diadème se compose de deux sous-stations mobiles installées en cadre et portées sur camions TRM 10 000. L’alimentation est assurée par deux groupes électrogènes tractés de 10 KVA (constructeur Briban).
La sous-station principale, installée en cadre climatisé, est le cœur du système. Elle comporte des moyens communs à toutes les stations (banc de test Sésame 2600, postes de travail, de diagnostic et de réparation), et des moyens spécifiques aux systèmes soutenus : logiciels de test, outils de raccordement, interfaces. Le testeur comporte des ressources de mesure et de génération programmables, gérées par un calculateur central.
La sous-station de servitude comprend les rechanges du système d’armes et du banc, ainsi que des moyens complémentaires (outillages).
Servie par 6 hommes, conçue pour fonctionner en campagne, la station Diadème peut se déplacer sur routes et tous chemins, et fonctionner à des températures extérieures comprises entre – 25 et + 55 °C. Après la mise en œuvre initiale (de 45 minutes à 2 heures), le processus de test et de réparation se déroule en deux heures maximum : raccordement, lancement du programme de test, détection et localisation de l’avarie, échange standard, contrôle de performance.
De la cohérence horizontale à la cohérence verticale
Par leur polyvalence, les stations Diadème permettent à l’arme du matériel de mettre en place une nouvelle méthode réellement adaptée aux exigences du soutien en campagne : le soutien par rattachement évolutif, souple et continu.
Entièrement automatique, Diadème facilite la formation des personnels et garantit la qualité de leur travail en campagne. Il offre au matériel le double avantage d’une cohérence horizontale (tous systèmes d’armes) et verticale tout au long de la chaîne de maintenance NTL Avec le banc de test Térapie, l’Armée de terre utilise en effet pour le soutien au niveau NTI3 (test et réparation des cartes) le même testeur (Sésame 2600), donc la même philosophie et la même méthodologie.
L’équipement des forces
En juin 1988, une dizaine de stations de base ont été livrées par le constructeur (Sfena). Après la mise à la disposition des camions porteurs TRM 10 000, des logiciels de test et des interfaces de raccordement, le système Rita dispose aujourd’hui de sa première station Diadème opérationnelle.
L’équipement de l’Armée de terre se poursuivra à un rythme soutenu, la Sfena devant fournir au total une vingtaine de stations de base en 1988. À terme, l’Armée de terre disposera de 46 stations Diadème, dont 39 stations mobiles et 7 en infrastructure. Elles seront réparties en fonction des exigences opérationnelles entre les éléments organiques d’armée et le corps d’armée, les divisions blindées, la Force d’action rapide (FAR), la grande unité nucléaire et les établissements d’infrastructure.
Les systèmes soutenus
Diadème assure pour l’Armée de terre le soutien NTI2 des équipements électroniques, des systèmes d’armes ou matériels suivants : Atila (système d’Automatisation des tirs et liaisons d’artillerie), Rita (Réseau intégré de transmissions automatiques), AMX-30B2 et AMX-10RC (électronique de la conduite de tir et une partie de l’électronique du châssis), matériels de navigation et de radionavigation de l’Aviation légère de l’Armée de terre (ALAT), Miradop (radar à effet doppler), Hot (missile antichar monté sur Véhicule de l’avant blindé – VAB – et sur hélicoptère), simulateur de tir de combat, matériels de guerre électronique, etc. ♦