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L’Antarctique, réserve naturelle ?
Il n’aura guère fallu plus d’un siècle pour que nous perdions la belle assurance de Ruskin convaincu que l’homme ne pouvait, par ses activités diverses, abîmer la nature. Lui-même n’en paraissait plus très certain à la fin de sa vie. Nous savons désormais que l’homme est devenu un déprédateur redoutable du fait de sa civilisation technicienne. L’Antarctique lui-même n’est plus à l’abri de la pollution, non tant à cause des expéditions scientifiques (bien que se pose le problème des déchets) qu’en raison du tourisme sauvage qu’y organisent certaines compagnies au profit de milliardaires. Le mal s’accroîtrait dans des proportions considérables si le continent venait à faire l’objet d’une exploitation minière, comme la possibilité en est inscrite dans la convention de Wellington.
Celle-ci prévoit des garde-fous, mais que vaudraient-ils face à l’avidité des intérêts et quelle autorité aurait le poids indispensable pour mettre fin au moindre excès ? Déjà l’Union soviétique et le Japon ne respectent pas les quotas fixés pour la pêche… C’est en considération de ces risques que la France et l’Australie se sont opposées à la ratification de cette convention, qui bénéficie du soutien des États-Unis, du Japon et de la Grande-Bretagne. Le différend a surgi au grand jour à la conférence qu’ont tenue à Paris, du 9 au 20 octobre 1989, les signataires du traité de Washington sur l’Antarctique.
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