Dans une première partie, cette chronique a présenté les problèmes posés par l’exploitation du renseignement sur les forces armées soviétiques et exposé les avis des experts militaires français sur la qualité des matériels et sur la réduction des forces nucléaires stratégiques. Cette deuxième partie résume le point de vue des mêmes experts sur les capacités des forces aériennes, terrestres et navales, et conclut sur les difficultés rencontrées dans les domaines du moral des troupes et du soutien de l’opinion.
Défense en France - L'exploitation du renseignement militaire (II)
Les experts de l’armée de l’air estiment que la menace aérienne n’a pas changé. Grâce à l’allongement de leur rayon d’action, les appareils modernisés, une fois retirés des groupes de forces avancés, auront des capacités identiques à partir du territoire soviétique. Les forces aériennes et de défense aérienne ont été réorganisées en 1981, et le seul changement observé concerne le transfert de 200 avions de combat à l’aéronavale, non concernée par les négociations FCE (Forces conventionnelles en Europe).
Manifestée à Vienne, l’opposition à une réduction importante du potentiel aérien traduit le souci de conserver des forces significatives, actuellement estimées à 2 485 intercepteurs dits stratégiques et 1 695 tactiques, 2 900 chasseurs d’attaque au sol, 635 appareils de reconnaissance, 200 de guerre électronique et 1 800 de transport. L’aéronavale, pour sa part, possède 1 400 appareils de capacités diverses. En comptant l’aviation stratégique, et sans les avions d’entraînement, le total atteint près de 12 000 appareils (source IISS, International Institute for Strategic Studies).
Or à Vienne, les Soviétiques proposent de ne prendre en compte ni l’aviation stratégique (incluse en partie seulement dans le START – Traité de réduction des armes stratégiques), ni l’aéronavale à terre, ni le transport, et de conserver un potentiel de 5 000 avions de combat. On peut penser que cette proposition conduirait à ajouter aux appareils à capacité nucléaire : 855 MiG-27 Flogger (Mach 1,7 ; rayon d’action 600 kilomètres ; 4 tonnes de bombes) et 830 Su-24 (Mach 2 ; 1 050 km : 3 t de bombes), les avions de 4e génération en construction (MiG-29 Fulcrum polyvalents).
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