Octobre 1990 - n° 513

Dans quelques semaines, l'auteur va quitter ses fonctions de Chef d'état-major de la Marine (CEMM), qu'il a remplies avec une intelligence et une compétence particulièrement remarquées. Dans un article concis, précis et réaliste, il nous fait part de ses réflexions sur la Marine que doit posséder la France en cette fin du XXe siècle pour tenir sa place dans le monde. Cet article a été écrit en juillet avant le déclenchement de la crise Irak-Koweït. Lire les premières lignes

  p. 13-25

La dissuasion nucléaire française

Ce colloque s’inscrit très exactement dans la ligne des efforts que nous avons faits ces derniers mois pour contribuer à la réflexion sur les changements politiques et stratégiques intervenus dans le monde depuis l’année dernière. Telle était en effet l’une des missions que le Comité d’études de défense nationale, son conseil d’administration et sa direction s’étaient données. Rien n’était plus important, à notre avis, que de résister à la tentation d’un immobilisme, faussement déguisé en prudence, et d’un parti pris d’ignorance à l’égard des événements qui survenaient et des conséquences qui allaient en résulter. Rien n’était plus important, au contraire, que d’en mesurer l’ampleur et d’en tirer les conséquences. Lire la suite

  p. 27-28

Pourquoi une introduction politique à la dissuasion nucléaire française ? Je dirai : parce que la dissuasion nucléaire, comme chacun le sait, est d’une nature particulière ; c’est, si l’on veut, un hybride militaire-politique ; témoin le fait, d’abord, que l’outil militaire auquel elle s’adosse n’est pas voué à faire la guerre, mais à l’empêcher ; témoin aussi notre doctrine du faible au fort dont la substance même est que le fort n’est pas si fort qu’on pourrait le croire et le faible pas si faible qu’il ne paraît, preuve que dans cette nouvelle dialectique du risque et de l’enjeu, l’ingrédient militaire est loin d’épuiser à lui seul la matière ou le sujet. Lire les premières lignes

  p. 29-34

Quarante-cinq ans ont passé depuis Hiroshima et Nagasaki, durant lesquels les deux superpuissances et leurs alliés, ce qu’il est convenu d’appeler l’Est et l’Ouest, se sont affrontés, en définitive pacifiquement en Europe, alors que planait sur eux l’épée de Damoclès que représentent les armes nucléaires, alors que les occasions d’affrontement étaient nombreuses et qu’elles se cristallisaient parfois en crises aiguës, comme à Cuba et à Berlin. Lire les premières lignes

  p. 35-43

Je vais aborder des aspects plus techniques sur les systèmes d’armes actuels et futurs en me limitant au cas français. Tout d’abord un court rappel sur le présent afin de brosser une fresque qui soit claire. Lire les premières lignes

  p. 45-49

• On dit que les stratèges sont désemparés parce qu’il n’y a plus de menace. Or l’effondrement du Pacte de Varsovie n’introduit-il pas des menaces inconnues dans le domaine nucléaire qui risquent d’échapper aux décideurs ? D’autre part, est-ce que notre concept d’ultime avertissement ne pourrait pas avoir un avenir à condition de disposer d’armes à plus longue portée et plus précises que notre HadèsLire la suite

  p. 51-56

Repères - Opinions - Débats

L'auteur, spécialiste des hélicoptères, a fait une longue carrière au sein de l'Aviation légère de l'Armée de terre (Alat). Il  nous propose ses réflexions qui incitent à réviser la façon d'envisager, à l'horizon du XXIe siècle, le combat terrestre, dans lequel les forces aéromobiles prendraient le pas sur les formations blindées mécanisées. Lire les premières lignes

  p. 57-66

L'un français et l'autre allemand, les auteurs, tous deux officiers, ont réuni leurs compétences – et leurs espoirs – pour nous présenter, de façon très complète, les bases et l'avenir de la coopération franco-allemande dans le domaine de la sécurité, assurance indispensable au salut de l'Europe.

  p. 67-79

Ce jeune auteur, de par ses activités et la région où elles s'exercent, s'est intéressé à l'Espagne et à la montée en puissance des forces navales de ce pays. Notons l'importance que celui-ci attache aux problèmes Nord-Sud, et son souci de prendre en charge, avec la France, la sécurité de la Méditerranée occidentale. Lire les premières lignes

  p. 81-84

L'auteur poursuit ses réflexions sur ce continent qu'il connaît si bien et qu'il aime tant, l'Afrique. Celle-ci l'inquiète car son avenir paraît sombre, d'autant plus qu'une certaine désaffection semble se faire jour chez les Occidentaux à son égard. C'est donc avec réalisme et encouragement qu'il incite les Africains à « concilier les vieux dieux tutélaires et les nouveaux génies promoteurs de progrès ».

  p. 85-97

En raison de l'invasion et de l'annexion du Koweït par l'Iraq le 2 août de cette année, l'auteur a estimé souhaitable d'inclure dans son texte initial un développement très complet des événements qui ont conduit à cette situation, et le rôle majeur que l'Égypte joue à cet égard. Dans la rubrique « Politique et diplomatie », Philippe Moreau Defarges aborde un aspect beaucoup plus général de ce conflit. Lire les premières lignes

  p. 99-116

L'auteur appelle tout d'abord notre attention sur le « désastre » que le Mexique a frôlé ces dernières années ; ensuite, il s'attache à faire un bilan complet et réaliste des mesures prises par le nouveau président de la République, M. Salinas de Gortari, montrant qu'après les craintes, une ère d'espérances semble née.

  p. 117-129

L'auteur, spécialiste du Sud-Est asiatique, nous présente une synthèse très complète de la situation dans laquelle se trouve l'Indonésie, État que notre revue n'a pas évoqué depuis quelque temps. À son titre, on pourrait ajouter « capacités », car elles sont fort importantes, à condition bien évidemment que les hommes soient raisonnables. Lire les premières lignes

  p. 131-146

Après avoir été le grand sujet à la mode pendant plusieurs années, l’Initiative de défense stratégique a pris un rythme de croisière ; budgets obligent ! Néanmoins, les Américains poursuivent plus ou moins discrètement leurs recherches pour satisfaire à certains objectifs de ce programme. Les « cailloux géniaux », auxquels nous laisserons l'appellation anglo-saxonne conformément au vœu des auteurs, constituent un projet majeur de système antimissile de l'IDS. Lire les premières lignes

  p. 147-157

Plus rien ne sera comme avant ! Telle est la certitude confuse qu’ont les hommes lors de crises majeures. On ne saurait définir ce qui est changé, mais on sait que s’est produit quelque chose d’irréversible. L’Irak de Saddam Hussein, en s’emparant du Koweït, a provoqué une formidable onde de choc. Les marchés financiers, si prompts à transmettre les paniques, ont immédiatement répercuté la nouvelle : le monde reste dangereux, la guerre demeure une possibilité. Lire les premières lignes

  p. 159-165

Chroniques

Bien conscients que les meilleures situations s’altèrent si des initiatives opportunes ne viennent pas les renforcer, les 5 et 6 juillet 1990 à Londres puis quelques jours plus tard à Houston, les pays occidentaux se sont appliqués à réajuster leur politique en fonction des changements intervenus à l’Est. « La guerre froide appartient désormais au passé », devait constater le secrétaire général de l’Otan, M. Manfred Wœrner. Les problèmes n’ont pas disparu pour autant, même si généralement ils ont changé de nature, tant sur le plan militaire que dans le domaine économique. Lire les premières lignes

  p. 167-171

• La « Gesellschaft fur Wehrkunde » (Société pour les études de défense), qui édite la revue dont nous analysons ici le n° 6/1990, change de nom : fondée en 1952, soit quatre ans avant la création de la Bundeswehr, elle entend s’implanter aussi dans la partie orientale de l’Allemagne où « Wehrkunde » désignait l’instruction prémilitaire obligatoire dans le système scolaire communiste. Le vocable devenant tabou, la société se rebaptise « Gesellschaft fur Wehr- und Sicherheitspolitik » (Société pour la politique de sécurité et de défense). Son objectif reste inchangé « sensibiliser l’opinion, et d’abord ses multiplicateurs (médias, élus, dirigeants de toutes sortes), aux problèmes de sécurité et de défense » dans un pays où on entend parfois dire : « Qu’avons-nous encore besoin de forces armées, puisque Gorbi (1) est là ? ». Lire les premières lignes

  p. 172-175

Avant d’en venir à ce qui restera l’événement majeur de cet été, l’annexion du Koweït, il convient de retenir les commentaires les plus significatifs qui ont suivi la conférence atlantique de Londres, début juillet. Ses conséquences sont en effet des plus importantes, même si la doctrine stratégique de la France ne s’en trouve pas modifiée, ce que nos confrères n’ont pas pris vraiment soin de souligner. Lire les premières lignes

  p. 176-180

Quinze ans après la fin de la guerre du Vietnam, le problème des réfugiés indochinois n’a toujours pas été résolu ; pire encore, il ne cesse de s’aggraver d’année en année. Lire la suite

  p. 181-183

Dans une première partie, cette chronique a présenté les problèmes posés par l’exploitation du renseignement sur les forces armées soviétiques et exposé les avis des experts militaires français sur la qualité des matériels et sur la réduction des forces nucléaires stratégiques. Cette deuxième partie résume le point de vue des mêmes experts sur les capacités des forces aériennes, terrestres et navales, et conclut sur les difficultés rencontrées dans les domaines du moral des troupes et du soutien de l’opinion. Lire les premières lignes

  p. 184-189

Le ministère de la Défense porte, cette année, une attention toute particulière à la promotion des forces de réserve tant au sein de l’armée active que dans la nation tout entière. Lire la suite

  p. 190-192

Saison privilégiée pour les bains de mer et les loisirs nautiques, l’été a apporté à l’année 1990 quelque changement dans l’organisation des actions de l’État en mer. En effet, le mois de juillet a vu presque simultanément la restructuration des régions maritimes avec ses conséquences administratives et les nombreuses décisions d’un Comité interministériel de la mer qui ne s’était pas réuni depuis 1986. Lire les premières lignes

  p. 193-196

La guerre électronique (GE) est devenue aujourd’hui un élément essentiel du potentiel de combat de toute nation moderne et il faut souligner que les progrès les plus notables en cette matière ont souvent eu lieu dans les premières phases des conflits. Cela est dû à l’impérieuse nécessité pour les belligérants de contrer les systèmes adverses afin de poursuivre le combat avec des taux de pertes tolérables. Le plus souvent, les parades élaborées se limitaient à échapper à la détection adverse tout en tentant de brouiller les menaces rencontrées. Lire les premières lignes

  p. 197-201

Bien qu’elle dût représenter l’ONU auprès du continent, l’OUA (Organisation de l’unité africaine) n’a jamais été capable de résoudre les crises auxquelles ses membres étaient confrontés. À défaut de pouvoir arbitrer, elle répercutait les problèmes sur d’autres formations internationales où prévalait souvent le manichéisme idéologique, et qui n’étaient pas à même de juger avec réalisme. Pour finir, l’ONU fut souvent appelée à chercher elle-même une solution, transformant ainsi un différend local en affaire mondiale, ce qui ne rendait pas plus aisé le choix du compromis. L’impuissance de l’organisation africaine venait surtout du fait qu’une partie des États qui la composaient s’affrontaient ou s’associaient sur un terrain extracontinental, que ces confrontations faisaient le jeu des grandes puissances et que, par leur acuité, elles occupaient toute la scène internationale. Les conflits du Proche-Orient, par exemple, avec les passions qu’ils soulevaient, déterminaient davantage les positions des membres de l’OUA sur un problème africain qu’un examen serré de ce même problème. C’est pourquoi les décisions prises par l’OUA pour parvenir à une décolonisation effective de l’ensemble du continent, notamment pour obtenir l’indépendance des possessions portugaises, de la Rhodésie, de la Namibie et pour supprimer l’apartheid en Afrique du Sud, gardèrent un caractère plus idéologique que pratique et, par conséquent, manquèrent d’efficacité. Lire les premières lignes

  p. 202-205

* Principaux points à retenir du sommet atlantique des 5 et 6 juillet 1990 à Londres : l’Otan doit devenir une institution où Européens, Canadiens et Américains travaillent ensemble, non seulement pour leur défense, mais encore pour la création de nouveaux partenariats avec toutes les nations d’Europe. Lire la suite

  p. 206-208

Bibliographie

Jean-Luc Barré : De Lattre  ; Librairie académique Perrin, 1990 ; 142 pages

Après la publication récente des écrits du maréchal de Lattre (trois volumes parus chez Plon) couvrant la totalité de sa vie et de son action, une partie essentielle de ses archives restait à explorer : un fonds iconographique considérable et largement inédit. Lire la suite

  p. 209-209

Victor-Yves Ghebali : Mesures de confiance de la CSCE : documents et commentaires  ; Nations unies, 1989 ; 114 pages - Jean Klein

Nul n’était plus qualifié que Victor-Yves Ghebali pour présenter le régime des mesures de confiance et de sécurité établi sous l’égide de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). En effet, il s’est attaché dès l’origine à suivre les négociations multilatérales qui ont débouché sur l’Acte final d’Helsinki (1975), et au fil des ans il a publié de nombreuses études sur la manière dont les problèmes politiques, militaires, humanitaires et autres ont été abordés par les 35 États participant à la CSCE. Son livre sur la diplomatie de la détente paru en 1989 fait autorité et les lecteurs de cette revue ont souvent eu l’occasion d’apprécier la rigueur et la clarté avec laquelle il rend compte du processus de la CSCE. Lire la suite

  p. 209-210

Christian Destremau et Jérôme Hélie : Les militaires  ; Éditions Olivier Orban, 1990 ; 322 pages - Pierre Morisot

Deux entomologistes ont braqué leur loupe sur ces curieux insectes baptisés « militaires ». Ils se sont consacrés à une espèce particulière, ainsi que l’indique le sous-titre : « Être officier aujourd’hui », et surtout, plus qu’à la « piétaille » des « supplétifs », à ceux qui sortent des grandes écoles, comme le rappelle la couverture semée de casoars. Encouragés par le « très moderne Sirpa » (Service d’informations et de relations publiques des armées), grâce à qui – comme chacun sait – les militaires peuvent désormais s’exprimer sans craindre le moindre retour de bâton, les auteurs ont procédé par interviews auprès d’interlocuteurs de tous grades, jusqu’à de glorieux anciens « que nous ne pouvions éviter », et dont certains sont d’ailleurs abondamment cités. Lire la suite

  p. 210-211

Marie Benoist * et Patrick Wajsman (présentation) : « Après Gorbatchev » (dossier) in Politique Internationale  ; Éditions de la Table Ronde, 1990 ; 360 pages - Paul Giniewski

Les événements de l’Est de l’Europe posent une question capitale au monde libre : Gorbatchev est-il le liquidateur courageux du communisme, ou l’agent d’un système assez souple pour se poursuivre après une « pause » ? Veut-il réinstaller la liberté et la démocratie en URSS, ou leurrer l’Occident, parasiter son économie, miner sa sécurité, sans renoncer à l’objectif final du communisme, l’hégémonie mondiale ? C’est à ces questions cruciales que tente de répondre ce dossier. Lire la suite

  p. 211-212

Revue Défense Nationale - Octobre 1990 - n° 513

Revue Défense Nationale - Octobre 1990 - n° 513

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Octobre 1990 - n° 513

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