Défense en France - Le colloque « Conscription et armée de métier »
Intitulé initialement « Vers l’armée de métier ? », le colloque de la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN), qui s’est tenu à Paris du 12 au 14 février1991, avait opportunément été débaptisé en liant les deux systèmes de recrutement par la conjonction « et ». Conscription et armée de métier ont ainsi été mises sur le même plan, et le débat pour une alternative n’a pas eu lieu, faute de défenseur convaincu de l’armée de métier.
Les expériences étrangères
Seul partisan affirmé de l’Armée entièrement volontaire (AVF), le professeur Martin Anderson était absent, et ses arguments n’ont peut-être pas fait l’objet d’une analyse suffisamment approfondie. Promoteur de l’AVF, qu’il a fait approuver par le président Nixon (ce dernier a estimé dans ses mémoires que c’était sa plus grande erreur), Anderson réfute avec brio les objections relatives au coût, aux difficultés de recrutement, à la qualification des personnels, à la discrimination sociale et à la dérive militariste des professionnels. Il note que l’armée américaine est devenue en 20 ans de plus en plus efficace, et que les forces engagées dans le Golfe sont incomparablement supérieures à celles du Vietnam.
Cette opinion est contestée par le sociologue Charles Moskos, qui voit dans la solution américaine « un échec coûteux », déplore la réduction de 500 000 hommes, la faiblesse des réserves et la non-représentativité de la société dans l’armée. Force trop faible pour une guerre majeure, l’AVF ne peut être utilisée plus de six mois. Sans revenir cependant au service militaire, Moskos prône l’institution d’un service national diversifié, faisant appel au volontariat pour des tâches d’aide sociale.
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