Faits et dires
• La défense de l’Europe de l’Ouest ne peut, pour le temps présent et pour de longues années encore, se concevoir que dans le respect de l’Alliance atlantique… Encore faut-il que cette Alliance s’adapte. Sa stratégie, son organisation, son mode de fonctionnement, ne peuvent être les mêmes, dans l’Europe des années 1980 et la suite, que ce qu’ils ont été il y a dix ou vingt ans.
Président Mitterrand, le 11 avril à l’École supérieure de guerre
• Si l’Europe ne dispose pas de capacités propres en matière spatiale, il sera vain de parler de défense européenne. Les moyens de l’Espace apportent des mutations aussi importantes que celles apportées par la stratégie de dissuasion nucléaire.
M. Pierre Joxe, le 10 avril, ibidem.
• Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la Résolution 687 contraignant l’Irak : à reconnaître sa frontière avec le Koweït ; à la destruction de toutes ses armes chimiques et biologiques, ainsi que de tous ses missiles balistiques ; à la destruction des installations nucléaires ; à l’abandon de tout recours au terrorisme. Ces conditions sont assorties d’un calendrier d’application. Cette résolution a été votée le 3 avril. Dans les quinze jours impartis, l’Irak a communiqué à l’ONU les documents sur ses armements.
• Selon des témoignages d’autorités chrétiennes, les rebelles kurdes [irakiens] auraient, lors de leur insurrection, massacré plus de 3 000 chrétiens dans les régions de Zakho, Shiramisch, Amadia, etc.
• Le 5 avril, le Conseil de sécurité adopte sa Résolution 688 exigeant que l’Irak permette l’accès immédiat des organisations humanitaires internationales aux zones où les populations kurdes sont l’objet de la répression du pouvoir central. Le principe en est admis par Bagdad le 16 avril.
• Le 9 avril, le Conseil de sécurité décide à l’unanimité de l’envoi d’une force de maintien de la paix à la frontière entre l’Irak et le Koweït.
• Le 10 avril, les États-Unis interdisent à Bagdad d’intervenir militairement contre les Kurdes fuyant leurs cités. Washington laisse cependant aux organisations humanitaires le soin de sélectionner leurs zones d’activité. Le gouvernement français s’inquiète de l’insuffisance des moyens mis en place.
• Au Japon, devant la Diète [Parlement bicaméral japonais], M. Gorbatchev [président de l’URSS] émet l’idée d’un système de sécurité régional en Asie et dans le Pacifique. Des consultations tripartites devraient en premier lieu tracer le cadre de ce système, négociations prévues entre les États-Unis, le Japon et l’URSS. Ces pourparlers devraient ensuite inclure la Chine et l’Inde. ♦