Défense en France - À propos du service national
1994, aura été, pour le service national, une année de décisions et de débats. On peut citer, en suivant l’ordre chronologique : les propositions contenues dans le rapport Marsaud sur les formes civiles du service national ; le choix d’une armée mixte, retenu par le Livre blanc sur la Défense, confirmant la conscription comme l’un des moyens indispensables, permettant de disposer d’un format d’armée adapté pour faire face aux risques futurs ; la loi de programmation militaire, consacrant les options précédentes et se traduisant dans le budget 1995 par une affectation particulière de crédits. Entre ces différentes étapes, le ministre de la Défense a annoncé, le 12 octobre 1994, une série de mesures visant à « rénover » le service national.
Cette « mise à jour », selon ses propres termes, est développée dans la présente chronique. Elle ne constitue qu’un prélude à une évolution ultérieure fondée sur une large réflexion, à laquelle la représentation nationale devrait être associée. En effet, ce sujet brûlant semble loin d’être épuisé. Tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, il a donné lieu à des déclarations passionnées à l’occasion des discussions budgétaires. Il est possible d’en juger à cet extrait de l’intervention de M. Pierre Lellouche (député RPR) : « La défense de la France et l’avenir de la conscription méritent un débat national. La chape de plomb qui entoure ces questions doit être soulevée avant que les décisions soient prises par celui qui, après l’élection présidentielle, sera le chef des armées, en même temps que le garant de l’unité nationale ».
La rénovation décidée par le gouvernement se fonde sur trois orientations : tout d’abord la réaffirmation de la priorité à accorder au service militaire, en raison du rôle essentiel des appelés dans notre dispositif de défense et de son apport irremplaçable pour la cohésion et le brassage social ; en second lieu, le redressement d’un certain nombre de dérives affectant aujourd’hui les formes civiles du service national, avant tout élargissement ; enfin, la capacité des armées à répondre à un certain nombre d’attentes des jeunes concernant la formation et l’insertion professionnelle.
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