Afrique - Afrique 1994 : un bilan douloureux
Le bilan le plus encourageant dans le domaine de la sécurité sur le continent africain pour l’année 1994 concerne sans aucun doute l’Afrique australe.
En Afrique du Sud d’abord, cette année aura été exemplaire. Les premières élections démocratiques du pays, après plus de trois siècles de domination blanche, ont permis de tourner sans heurts majeurs la page de l’apartheid. Elles se sont déroulées fin avril dans le calme, alors qu’on s’inquiétait des risques de guerre civile. L’Afrique du Sud a été rapidement et spectaculairement réintégrée dans la communauté internationale. Il reste que les changements à réaliser à l’intérieur du pays sont encore considérables, notamment en ce qui concerne l’armée et la police, pour lesquelles des réformes en profondeur, difficiles et sensibles, doivent être engagées.
Au Mozambique ensuite : des accords de paix avaient été signés à Rome le 4 octobre 1992 entre la Résistance nationale mozambicaine (RENAMO) conduite par Afonso Dhlakama et le régime en place issu du Front de libération mozambicain (FRELIMO) dirigé par le président Joachim Chissano. 6 000 casques bleus ont été déployés dans l’opération des Nations unies au Mozambique (une opération évaluée à environ un milliard de dollars). Fin octobre 1994, les élections générales ont donné la victoire à Joachim Chissano (53,3 % des voix), une victoire acceptée par la RENAMO qui s’est engagée à ne plus reprendre les armes. L’armée mozambicaine est en cours de restructuration ; mais le problème militaire et surtout social posé par les quelque 100 000 soldats démobilisés n’a pas encore été résolu de manière satisfaisante et risque de constituer une menace pour la stabilité du Mozambique qui vient à peine et dans des conditions plus qu’honorables de sortir de dix-huit années de guerre civile et d’instabilité.
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