Pour formuler la stratégie maritime d’un État, il faut une conscience de la « maritimisation » de la planète. Pour parler de stratégie navale, il faut une perception de la dualité des marines de guerre, outils d’affirmation en mer de l’État et de ses intérêts. Pour leur conserver une cohérence d’ensemble, il faut une méthode.
À la recherche d’une stratégie maritime
Looking for a Maritime Strategy
To formulate the maritime strategy of a state requires a consciousness of the “maritimisation” of the planet. To speak of naval strategy, one needs a perception of naval duality, affirmation tools for the sea state and its interests. To maintain overall coherence, a method is necessary.
La globalisation est un des facteurs les plus importants qui caractérise le monde contemporain dont l’une des clés réside dans les flux et les ressources maritimes. On parle ainsi souvent de la « maritimisation » du monde. Pour les marines européennes, toujours plus réduites, la « maritimisation » implique davantage de missions importantes quand, simultanément, elles gardent leurs places primordiales au sein de la stratégie de défense.
Les réflexions qui suivent visent à exposer une méthode d’analyse ou, si l’on veut une théorie de stratégie, utile pour la conception des stratégies maritimes (1).
Les flux maritimes
La mer constitue l’axe de transport principal sur lequel s’appuie le commerce mondial. Selon les modes de calcul (volume, poids ou valeur), ce sont 80 à 90 % du commerce mondial qui transitent portés par environ 59 000 navires marchands (plus de 500 tonneaux) qui naviguent aujourd’hui (2). Avec leur politique actuelle de flux tendus, les entreprises ne disposent plus que de faibles stocks et une grande partie de ces stocks est en réalité aujourd’hui en mer, en cours de transport.
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