De retour d'un voyage en Syrie et au Liban, l'auteur commente les initiatives marquantes du président syrien Hafez al Assad qui resserre ses liens avec les monarchies Saoudite et hachémite, confirme ceux qu'il entretient avec les Palestiniens et prend soin que ce rééquilibrage de la politique syrienne ne puisse donner prise à des manœuvres qui chercheraient à dissocier Damas du Caire. Cette politique, habile et réaliste, conforme aux visées unitaires du Baas, revêt une particulière opportunité au moment où, devant les difficultés que confiait le Liban, la Syrie éprouve le besoin de renforcer son flanc sud en toute éventualité. Ultérieurement, il abordera les problèmes palestiniens et libanais.
Action syrienne et solidarité arabe
Dans la remarquable série de hauts contacts imprévus qui, depuis le début de cette année, semble caractériser la diplomatie orientale, la Syrie tient une place de premier plan. En effet, le 14 janvier, le roi Faysal d’Arabie Saoudite a été officiellement reçu à Damas ; et, du 10 au 12 juin, le président Hafez al Assad s’est rendu en visite d’État en Jordanie.
Certes, d’autres déplacements de personnalités considérables de l’Orient, vers des capitales de la région qu’ils n’avaient pas encore abordées, ont pu aussi être notés ces derniers mois : le Chah d’Iran, Mohammed Rezza, était le 8 janvier au Caire, le 28 avril à Riadh, et son Premier ministre.
M. Amin Abbas Hoveida, séjournant le 26 mars à Bagdad, préparait sans doute sa venue dans la capitale iraquienne. Le président Anouar as Sadat touchait fin avril la capitale iranienne, achevant ainsi de tracer une « diagonale Le Caire-Riadh-Téhéran », et à la mi-juin, entre autres capitales arabes, il visitait Bagdad. Impensables jadis pour son prédécesseur, ces voyages manifestaient sans doute, mieux que tous les changements internes, la fin du nassérisme.
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