Août/Sept 1975 - n° 347

Intervention du Cemaa à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) le 6 avril 1975. Sans doute certaines des questions évoquées ici ont-elle connu depuis de nouveaux développements – c'est le cas du fameux « marché du siècle » (la compétition entre 4 avions dont le Mirage F-1 en remplacement du F-104 pour 4 pays de l'Otan) – mais cela n'enlève rien à la pertinence générale des propos. Lire la suite

  p. 5-27

La politique de paix affirmée par M. Brejnev comporte deux projets importants : l'un européen, avec la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), est aujourd'hui proche de sa conclusion ; l'autre, relatif à l'organisation d'un système de sécurité collective en Asie, est moins connu et n'a pas, de loin, obtenu jusqu'ici le même succès. Les États asiatiques hésitent en effet à s'engager dans une organisation dont l'Union soviétique serait la clef de voûte mais qui, par là même, mécontenterait Pékin. Lire les premières lignes

  p. 29-42

Une crise économique qui frappe durement la jeune industrie espagnole dans son essor et un imbroglio politique qui révèle de multiples clivages pourraient, dans la perspective de l'après-franquisme, conduire à une « rupture démocratique » que souhaitent certains groupes politiques clandestins. Cependant, face à ces dangers, deux forces : d'une part un « pays réel » qui a acquis une maturité politique et qui réprouve les extrémismes, d'autre part une armée en voie de modernisation et qui ne paraît pas tentée par un aventurisme à la portugaise. Enfin, concernant les relations avec l'Otan et la Communauté économique européenne (CEE), et plus particulièrement avec notre pays, l'évolution de l'Espagne dans les prochaines années aura des répercussions stratégiques et internationales que l'on ne saurait ignorer. Lire les premières lignes

  p. 43-58

De retour d'un voyage en Syrie et au Liban, l'auteur commente les initiatives marquantes du président syrien Hafez al Assad qui resserre ses liens avec les monarchies Saoudite et hachémite, confirme ceux qu'il entretient avec les Palestiniens et prend soin que ce rééquilibrage de la politique syrienne ne puisse donner prise à des manœuvres qui chercheraient à dissocier Damas du Caire. Cette politique, habile et réaliste, conforme aux visées unitaires du Baas, revêt une particulière opportunité au moment où, devant les difficultés que confiait le Liban, la Syrie éprouve le besoin de renforcer son flanc sud en toute éventualité. Ultérieurement, il abordera les problèmes palestiniens et libanaisLire les premières lignes

  p. 59-72

Cet article vise à une meilleure compréhension de la diplomatie de part et d'autre de l'océan Atlantique. Les Européens, surtout ceux qui sont les plus marqués par l'héritage juridique romain, se fient à la diplomatie de structure, celle que privilégie les institutions et les pactes, tandis que les Américains, héritiers du behaviorisme anglo-saxon, s'attachent à une diplomatie du signe qui accorde de l'importance à la signification du comportement, de l'attitude — diplomatie plus conforme à la logique de l'action et mieux adaptée peut-être à un monde en pleine mutation. L'auteur, diplomate, connaît bien les États-Unis.

  p. 73-80

Après les relations de voyages sur le Transsibérien (cf. lieutenant-colonel Verzat, « Le Transsibérien », RDN,  décembre 1973) et le Transmongol (cf. Albert Fouchez, « Le Transmongol », RDN, juillet 1972) nous avons pensé que nos lecteurs aimeraient savoir ce qu'est devenu le Transmandchourien. Un officier français ayant eu l'occasion de se rendre de Pékin à Moscou via Kharbin nous fait le récit de la partie de ce voyage entre la capitale chinoise et la jonction de la ligne avec celle du Transsibérien. Outre les couleurs pittoresques qu'il en rapporte, on ne manquera pas de retenir ses observations à l'occasion de la transition entre deux mondes affrontés, l'asiatique et le soviétique, dont les modes de vie s'inscrivent dans le paysage.

  p. 81-95
  p. 97-102
  p. 103-116
  p. 117-126
  p. 127-140

Chroniques

  p. 141-146

Prorogé de deux ans seulement en mai 1973, l’accord NORAD (North American Aerospace Defense Command) de défense aérienne de l’Amérique du Nord entre les États-Unis et le Canada a été renouvelé pour cinq ans le 8 mai 1975. Lire les premières lignes

  p. 147-156
  p. 157-162

Le ministre de la Défense, M. Yvon Bourges, devant la Commission de la défense nationale et des forces armées, ainsi que le secrétaire d’État à la Défense, le général Bigeard, à la tribune de l’Assemblée, ont fait état du projet de réorganisation du dispositif de l’Armée de terre. Lire la suite

  p. 163-165

L’Airbus se trouve à un moment important de sa carrière : la phase de développement et des essais est terminée et les premières expériences d’un A300 en service ont été réalisées. L’appareil est reconnu comme étant une réussite technique ; c’est à sa commercialisation qu’Airbus Industrie consacre dorénavant ses efforts. Lire les premières lignes

  p. 166-169

La marine royale néerlandaise, la Force navale belge et notre Marine ont signé un accord prévoyant la construction en commun d’un nouveau type de chasseur de mines [NDLR 2024 : « tripartite » (CMT)]. Cette décision qui jette les bases d’une coopération en Europe est d’autant plus importante que de nombreuses marines de guerre dans le monde doivent renouveler ce genre de navire. Lire les premières lignes

  p. 170-173

Actuellement quatre problèmes sont susceptibles de provoquer une crise en Afrique et d’accentuer les clivages politiques du continent. Nous avons déjà parlé de la situation éthiopienne et de ses conséquences sur le Territoire français des Afars et des Issas (TFAI) et la Somalie. Le mois dernier, nous avons décrit l’évolution, à propos de l’affaire rhodésienne, des relations du gouvernement de Pretoria avec les pays africains, ainsi que les tensions graves qui pourraient se déclencher en Afrique occidentale du Capricorne à l’occasion de l’indépendance de l’Angola. Il reste à analyser la quatrième, à savoir le problème causé par les revendications marocaines et mauritaniennes sur le territoire de l’actuel Sahara espagnol à qui Madrid s’apprête à octroyer l’indépendance. Lire les premières lignes

  p. 174-179

Bibliographie

Carl J. Burckhardt : Richelieu : la politique d’hégémonie et la mort du Cardinal  ; Éditions Robert Laffont, 1975 ; 540 pages - A. B.

Enfin accessible au public français, voici le troisième et dernier volet de l’œuvre monumentale écrite par Carl J. Burckhardt sur Richelieu, dont l’action, selon Charles de Gaulle, fut décisive « pour l’avenir du pays, en l’engageant dans la voie qui allait faire de lui un État moderne ». Lire la suite

  p. 180-181

Catherine Lamour : Enquête sur une armée secrète  ; Éditions du Seuil, 1975 ; 286 pages - André Nolde

Catherine Lamour est une journaliste qui – le fait est devenu assez rare pour mériter d’être mentionné – ne se prend ni pour un historien, ni pour un économiste, ni pour un philosophe. Elle se borne à enquêter, c’est-à-dire à recueillir sur place, auprès de ceux-là mêmes qui vivent ou ont vécu l’événement, des témoignages qu’elle analyse, critique et recoupe, pour pouvoir raconter ensuite comment, à son avis, les choses se sont réellement passées. Reconstituer le déroulement des événements et pour cela, au sens originel du mot : « inquiere », rechercher, fouiner ; ce qui paraîtra sans doute un peu simplet à certains « grands » reporters, pris trop souvent par « le vertige du scoop, ce miroir aux alouettes qui attire inlassablement les hommes de presse à la recherche de documents sensationnels, de reportages exclusifs ». Mais en fait, c’est renouer avec la grande tradition du journalisme « délaissée pour des impératifs de temps et d’argent, par peur des risques ou des conséquences politiques aussi ». Lire la suite

  p. 181-182

Jean-Paul Etcheverry : Asnabi reviendra  ; Éditions France-Empire, 1975 ; 342 pages - Georges Vincent

La guerre d’Algérie n’a sans doute pas fini d’inspirer les romanciers et parmi eux des officiers qui en furent les acteurs et s’y trouvèrent confrontés à des problèmes moraux d’une intensité dramatique jusque-là inconnue. Épreuve redoutable où certains laissèrent leur âme, où d’autres au contraire saisirent cette occasion pour remettre en question et finalement affirmer leur éthique. Tel fut le cas, on le sait, d’un Georges Buis à qui cette guerre inspira son premier roman : La Grotte. Par une coïncidence qui n’est peut-être pas tout à fait fortuite, c’est également l’un des successeurs de Georges Buis à la tête de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) et, comme lui, général de corps d’armée, qui nous livre aujourd’hui son témoignage en utilisant certains éléments autobiographies tirés de son expérience passée de commandant du secteur de La Calle [NDLR 2020 : ville côtière proche de la frontière avec la Tunisie]. Dans la Messida fictive de ce roman, le lecteur connaissant quelque peu la région à l’Est de Bône aura en effet reconnu le fameux « Bastion de France », l’un de nos plus anciens établissements sur cette côte, occupé au XVIe siècle par des pêcheurs attirés par le commerce du corail. Le non moins fictif commandant de ce secteur qui a mission, tout en assurant l’ordre sur ses arrières, d’interdire le franchissement du barrage électrifié le long de la frontière tunisienne, est un lieutenant-colonel nommé Bléhaut, fort semblable à l’auteur. Lire la suite

  p. 182-183

Léon Trotsky : L’art de la guerre et le marxisme-théorie et stratégie  ; Éditions de L’Herne, 1975 ; 228 pages - P. R.

Ce titre, qui peut paraître pédant, ne reflète que très imparfaitement le bon sens et la verve qui animent ce bref recueil. Il s’agit d’allocutions et articles de Trotsky datant de 1921-1922, c’est-à-dire de l’époque de la NEP (Nouvelle politique économique). C’est un plaidoyer vigoureux – non exempt de répétitions – en faveur de l’empirisme et du réalisme dans l’art de la guerre et contre les prétentions doctrinaires de certaines personnalités soviétiques, parmi lesquelles le futur Maréchal Toukhatchevski. Lire la suite

  p. 183-184

Gaston Bouthoul : La paix  ; Puf, 1975 ; 128 pages - P. R.

Ce petit livre est une mine de réflexions et de suggestions en vue d’une recherche originale. Les premiers chapitres qui survolent l’histoire de l’humanité dans ses relations avec l’idée de paix (et, partant, de guerre) peuvent paraître au premier abord un peu théoriques, parfois même contestables. Mais au fur et à mesure que le lecteur avance, l’argumentation de l’auteur se fait plus pressante et plus convaincante. Lire la suite

  p. 184-185

Antoine Sanguinetti : Le fracas des armes  ; Éditions Hachette, 1975 ; 216 pages - Georges Vincent

La foi que les hérétiques proclament encore sur le bûcher mérite considération. Sans aller jusqu’à faire de l’ancien major général de la Marine le Jean Hus de notre armée, il faut tout de même prêter attention à la conviction qui l’anime et ne pas entendre seulement dans Le fracas des armes le bruit d’une chute spectaculaire, surtout si, comme il le prétend, l’auteur a trouvé en d’autres lieux que rue de Rivoli les remèdes qui soulageraient les maux actuels de nos armées. Lire la suite

  p. 185-186

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1975 - n° 347

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1975 - n° 347

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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