Billet - Vive le french savoir-faire !
D’ordinaire on en prend pour notre grade : nous sommes un pays fichu à la gloire éteinte, nos vins sont frelatés, notre cuisine infecte, notre littérature poussiéreuse, notre industrie en ruine, et lorsque The Wall Street Journal ou Fox News sont en forme ou en manque de sujets (le French Bashing est là-bas un marronnier), nous sommes tous des pervers sexuels, nos universités ne produisent que des analphabètes et nos routes ne sont bordées d’arbres que pour que l’armée allemande puisse y marcher à l’ombre.
Aussi lorsqu’il arrive qu’un article porte la France au pinacle, on le lit deux fois. The New York Times du mois dernier rapportait la mésaventure d’un Américain à Paris qui oublie un bagage sur un trottoir gare Montparnasse. Le temps qu’il y retourne, un passant a signalé la valise abandonnée, la police a sécurisé le périmètre, un robot a fait une radiographie du bagage et placé une petite charge explosive près de l’ordinateur qu’il contient, et cassé le portable sans toucher aux pantalons ni aux chemises. Tout ça en moins d’une heure.
Notre Américain en reste plume bée, impressionné par la rapidité et la précision de nos policiers, calmes, posés, qui lui font même grâce des 150 euros d’amende pour le dérangement. Aux États-Unis, constate-t-il, rien ne se serait passé ainsi : soit personne ne s’intéresse à la valise abandonnée, soit le pays tout entier passe en alerte nucléaire. Il faut dire, ajoute-t-il, que les Français ont intégré depuis longtemps le risque terroriste, sans faire de pathos.
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