Les États-Unis et leur arrière-cour
L’arrière-cour est une expression imagée qui désigne l’ensemble de l’Amérique centrale et des Caraïbes séparant les deux sous-continents américains. Denise Artaud, grande spécialiste de la politique extérieure des États-Unis, commence sa réflexion sur le lien commun existant entre la grande république et l’Amérique latine par une étude de la doctrine de Monroe jugée nécessaire. Son plan, à la fois géographique et historique, lui permet de passer au crible de la critique toute la série d’événements qui se sont produits depuis une trentaine d’années à la jointure des deux Amériques.
Elle étudie en particulier : la montée du castrisme à Cuba, l’attitude de l’Occident devant la percée soviétique dans la zone, la révolution du Nicaragua marxiste, la guerre subversive du Salvador. C’est à partir du projecteur nord-américain que l’auteur se livre à ses analyses et tire ses conclusions. Le volume et la densité des références en font foi ; d’où ces portraits pittoresques de personnages (José Marti, César Sandino, Eden Pastora…), ces descriptions de manœuvres politiques à Washington et ces diverses « combinaisons » qui viennent s’insérer dans la mosaïque d’ensemble et qui rendent particulièrement intéressante et attrayante la lecture de l’ouvrage.
Finalement, Denise Artaud est convaincue que l’Amérique latine peut être confiée à une logique de paix avec une priorité pour le développement de l’économie et un regain de l’ordre moral. L’idée d’un partenariat entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud est, certes, très séduisante, mais la montée d’un terrorisme international n’est pas à exclure. C’est la raison pour laquelle on peut prédire que les États-Unis seront toujours prêts à défendre leurs arrières par les armes. ♦