La marine de guerre antique
La naissance du bateau s’inscrit naturellement dans la marche de l’humanité vers l’inconnu et les terres nouvelles, et la guerre sur mer est aussi vieille que les peuples. Depuis le navire de papyrus de l’Égypte jusqu’à la trirème et aux polyrèmes géantes de Byzance, l’homme n’a cessé de perfectionner le bateau pour s’assurer de la victoire sur mer et pour dominer son ennemi.
Alain Guillerm, dans un livre remarquablement documenté, décrit cette évolution de la guerre sur mer en Méditerranée et dans l’océan Atlantique. On voit défiler les Phéniciens et les Grecs avec leurs birèmes et trirèmes, Carthage et Rome opposées par une rivalité séculaire, les remarquables marines helléniques de Démétrios et de Lysimaque, la marine de la guerre des Vénètes, la flotte romaine de Bretagne et, pour terminer, un superbe tableau de la marine de Byzance à l’apogée de sa puissance.
Dans cette évolution un principe se dégage. Les Anciens ne s’intéressaient à la voile que pour les navires de commerce. C’est la technologie des rames qui permit de multiples progrès à la tactique navale, aussi l’auteur étudie le recrutement des rameurs, libres, esclaves ou pirates capturés, et celui des « troupes de marine » embarquées pour combattre dans les abordages et les engagements à l’éperon.
Pour soutenir ces forces navales, il fallait des ports et des arsenaux. Ce furent ceux d’Athènes, de Carthage et de Rome (Ostie et Misène). Carthage avait trente cales pour galères. Athènes construisait des quinquirèmes et des quadrirèmes. L’empereur Claude, à Rome, bâtit un port en pleine mer et entièrement artificiel. Il coula le bateau géant de Caligula au large de Fumicino pour faire un brise-lames et le support d’un phare, termina les digues et joignit cette immense rade construite à Ostie par un canal.
La dernière partie du livre est consacrée à une courte mais magistrale étude des grandes guerres navales de Rome face aux héritiers d’Alexandre. De nombreuses illustrations accompagnent cet ouvrage, fruit d’un travail assidu, qui fera figure de classique par le renouveau complet qu’il apporte au domaine maritime, en liaison avec les récentes découvertes archéologiques. ♦