Les opérations que nos forces peuvent être appelées à mener hors du territoire métropolitain ont un caractère dominant : celui de l’imprévisibilité. Elles peuvent donc revêtir les formes et les ampleurs les plus variées. Ces forces doivent en conséquence présenter un certain nombre de capacités et une entière polyvalence qui les mettent en mesure de répondre aux intentions d’action que le gouvernement peut exprimer.
Action extérieure et polyvalence des forces
La politique de défense de la France est fondée sur la dissuasion. Elle vise, par la possession et la manipulation de moyens nucléaires stratégiques ou tactiques et de moyens conventionnels, à prévenir les conflits, au minimum à les empêcher de se développer.
La France se veut donc une nation pacifique, aussi soucieuse de sa liberté et de son indépendance que respectueuse de celles des autres. Elle n’a de revendication territoriale vis-à-vis de personne, et ses ambitions internationales se situent sur d’autres plans que celui de la conquête militaire. Peut-elle pour autant se contenter d’un prudent repli à l’intérieur de son hexagone européen pour s’assimiler à ce que l’on a parfois appelé une « Suisse nucléaire » ? Il est évident que tout lui interdit un tel comportement.
Sa situation géographique propre, la répartition de ses départements et territoires d’Outre-Mer, sa dépendance à l’égard de sources lointaines d’approvisionnement, les liens que l’histoire a tissés entre elle et nombre d’États, africains et méditerranéens notamment, la mondialisation des événements, lui commandent de participer, à son rang, au règlement des affaires internationales et donc de se doter des moyens militaires capables de soutenir sa politique.
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