Seul l'avènement industriel des réacteurs surrégénérateurs peut fournir une solution aux problèmes que posera d'ici l'an 2030 une croissance, même modérée, des besoins en énergie. La France a pris un bon départ dans cette compétition technique de pointe. Elle est également bien placée à tous les niveaux du « cycle du combustible », depuis l'approvisionnement en minerai d'uranium jusqu'au retraitement des combustibles nucléaires irradiés en passant par son enrichissement et sa métallurgie. Elle ne doit pas relâcher son effort dans ce domaine de même qu'elle ne peut se dispenser de perfectionner ses forces nucléaires stratégiques et tactiques. Par ailleurs, la pleine exploitation de notre capacité nucléaire postule un réseau de relations internationales mais conforte en retour notre position diplomatique et, en définitive, concourt à l'équilibre mondial.
Cet article, de l'administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique, permettra au lecteur de saisir la portée de la réorganisation actuelle du CEA, lequel comprendra dorénavant, outre l'état-major de la direction, trois grands ensembles : la Direction des applications militaires (DAM), un organisme comprenant diverses unités de recherche, de développement et de sûreté, et un ensemble de filiales dont la plus importante, de création récente (19 janvier 1976), la Compagnie générale des matières nucléaires (Cogéma), est appelée à jouer un rôle majeur précisément dans le cycle du combustible.