L'étude psychosociologique des personnels sous-officiers menée depuis longtemps dans les armées a donné lieu à des travaux de qualité, parmi lesquels on doit citer en premier ceux du Centre d’études de sociologie militaire (CESM). À partir de 1968, ces recherches se sont développées dans une perspective plus spécifiquement sociologique, grâce à des contrats conclus entre la Délégation ministérielle pour l'armement (DMA, Direction des recherches et moyens d'essais, groupe 09-04) et la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
Les travaux ont été menés à la FNSP par l'équipe du Centre de sociologie de la défense nationale (CSDN) dirigée par Jean-Pierre H. Thomas. Le commandement a accordé au centre, depuis 19171, le concours d'officiers stagiaires de l'Enseignement militaire supérieur scientifique et technique (EMSST) qui y préparent un mémoire en vue de l'obtention du Brevet technique. C'est à ce titre que le capitaine Cailleteau, depuis nommé dans le corps du contrôle des armées, a été associé aux recherches sur les sous-officiers.
Les activités du centre s'inspirent d'une conception de la recherche selon laquelle « il n'y a pas d'incompatibilité entre le caractère fondamental de la recherche et son caractère applicable » (philosophie développée dans le numéro de mai 1972 par le Professeur Aigrain : « La politique scientifique de la France », p. 709). Elles traduisent la nécessaire rencontre de la Défense et de l'Université (cf. Jean-Paul Bolufer : « Défense et Université, une rencontre nécessaire », Défense Nationale, octobre 1975, pp. 39-54), préparée à « Sciences Po » dès 1959 par le cours bisannuel que Raoul Girardet consacre aux problèmes contemporains de la défense nationale.