« Géopolitique des islams n° 1 : les islams périphériques (Sahel, Nigeria, Inde, Indonésie, France, Afghanistan) »
La revue de géographie et de géopolitique consacre un 1er numéro aux islams, auxquels elle attribue à dessein ce pluriel car à la religion unique correspondent de multiples idéologies. Et elle commence à examiner non le centre de l’islam dans sa 1re grandeur correspondant aux pays qui ont été principalement islamisés au début de l’Hégire (juin-juillet 622), pays qui ont été rassemblés sous l’autorité du califat, mais les islams périphériques.
Ceux-ci présentent également une incontestable identité ; pour une grande partie, leurs territoires relèvent du monde tropical et non des climats désertiques et méditerranéens. Mais à cette appréhension territoriale se juxtapose une conception plus idéologique, qui est celle des islamistes contemporains qui distinguent 3 espaces : le Dar al-islam, ou maison de l’islam, le Dar al-harb ou monde de la guerre, le Dar al-sul ou zone de concertation. Importance du carrefour géopolitique nigérian et des axes islamiques sahélo-guinéens, monde complexe de l’islam du sous-continent indien, géopolitique de la question afghane ou problème de l’intégrisme musulman en France, tels sont les principaux thèmes abordés dans ce volume qu’ouvrent trois articles généraux : « la géopolitique des islams » d’Yves Lacoste, « l’islam et les islams » de Mohamed Arkoun et « les islamistes et la stratégie de l’islam contemporain » de Bruno Étienne et Mohamed Tozy. Un ensemble riche et documenté qui s’ajoute à une série déjà substantielle de numéros spéciaux d’Hérodote (1). ♦
(1) NDLR : le dernier numéro, qui traite des « îles où l’on parle français », est tout à fait remarquable bien qu’y apparaisse un anticolonialisme systématique qui pourrait lasser le lecteur.