Un décret signé du président de la République et publié au Journal officiel du 2 septembre vient d'instituer un Conseil de politique nucléaire extérieure. Il aura pour tâche de définir les différents aspects de cette politique, notamment en ce qui concerne l'exportation des techniques, équipements et produits nucléaires sensibles. Il assurera donc en ces matières la coordination des différents départements intéressés : Premier ministre, Affaires étrangères, Économie et Finances, Défense, Industrie et Recherche, Commerce Extérieur et l'Administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). On sait à ce sujet les réactions suscitées récemment par les ventes de deux réacteurs nucléaires à l'Afrique et les pressions exercées par M. Kissinger sur le Pakistan pour le dissuader d'acheter un atelier de retraitement de combustible irradié.
La politique de la France en ce domaine s'inscrit dans le cadre de la concertation avec les principaux pays producteurs et se conforme au code de bonne conduite adopté à Londres au début de cette année. Quant au Traité de non-prolifération (TNP), il semble avoir épuisé ses virtualités et ne joue plus le rôle déterminant que lui avaient assigné ses promoteurs. L'auteur, chargé de recherche au CNRS et collaborateur du Centre de Politique étrangère, a écrit son article avant la création du Conseil de politique nucléaire extérieure.