L’Ordre National du Mérite
Après l’ordre de la Légion d’Honneur, celui du Mérite représente un ordre national lui aussi prestigieux. Leur actuel grand chancelier, le général de Boissieu, rappelle dans sa préface en quels termes le général de Gaulle exprimait sa satisfaction de cette création en 1963 : « Désormais nous aurons deux ordres, l’un rouge, l’autre bleu, aux couleurs de notre drapeau ». On ne pouvait mieux souligner leur prestige et leur caractère national.
Il ne s’agit pas là seulement de « décorations » ; il s’agit d’ordres, c’est-à-dire d’un cercle restreint, d’une « cohorte », dans laquelle on entre comme on était fait « chevalier » jadis, en en recevant tout l’honneur mais en en acceptant aussi tous les devoirs, et dont on peut se voir exclu, temporairement ou définitivement si, par suite d’une faute sanctionnée par une condamnation, il s’avère que l’on a failli à l’engagement de dignité à laquelle équivaut la réception dans l’ordre.
Claude Ducourtial rappelle les antécédents historiques de l’ordre national du Mérite. Napoléon Ier avait compris que la Légion d’Honneur ne pouvait demeurer longtemps unique sans courir le danger d’inflation. Il créa donc en 1811 un deuxième ordre autant civil que militaire et ouvert à tous les mérites : ce fut l’Ordre de la Réunion qui marquait le dessein d’unir sous un même signe tous les sujets d’un grand empire atteignant alors son apogée. Mais il y avait aussi dans cette dénomination une question d’opportunité. Louis Bonaparte, roi de Hollande, qui devait abdiquer en 1810, avait fondé son ordre propre sous le nom d’ordre royal de l’Union, entendez par là l’union des provinces des Pays-Bas. Qu’allait devenir l’ordre après le départ de son fondateur ? Retirer leurs insignes aux membres de l’ordre au moment où Napoléon et Marie-Louise s’apprêtaient à une visite officielle dans les nouveaux départements eut été maladroit. Les échanger contre la Légion d’Honneur n’était pas non plus pensable. L’empereur saisit alors cette occasion pour reprendre ledit ordre tout en modifiant à peine son titre : on l’appellerait dorénavant Ordre de la Réunion et il serait le complément civil de celui de la Légion d’Honneur. Aboli en 1815 par Louis XVIII, il ne devait revivre sous le nom d’ordre du Mérite qu’en 1963.
Ce livre rappellera aussi au lecteur l’histoire des autres ordres conférés par la France de 1802 jusqu’à nos jours. Soulignons qu’il s’agit là d’un magnifique ouvrage format 20 x 30, relié imitation cuir, doré sur tranche et comportant une riche iconographie dont 11 planches en couleurs ; sa couverture est frappée d’une croix de l’ordre du Mérite. Il vient harmonieusement s’ajouter à ses deux aînés, aussi luxueux, et consacrés l’un à la Légion d’Honneur, l’autre à la Médaille Militaire. Voilà une idée de cadeau de Noël d’un goût sûr qui fera plaisir à ceux de vos parents ou amis qui portent ces insignes et que vous voulez vous-même honorer. ♦