L’Éthiopie et ses populations
Professeur de Droit africain (entre autres) à l’Université Libre de Bruxelles, l’auteur a longtemps vécu en Afrique et notamment en Éthiopie. C’est donc le livre d’un spécialiste mais d’une écriture sobre, d’une conception originale et à l’abondante iconographie. Aucun effort n’est exigé du lecteur qui, bien au contraire, aborde d’une manière vivante ce vieux pays, véritable mosaïque de populations. Le texte est clair et il est entrecoupé de portraits, de scènes de la vie courante, d’aperçus politiques dont la disposition typographique à part est réalisée avec bonheur.
Il n’existe pas d’ouvrage fondamental en français sur l’Éthiopie, sauf quelques études historiques. Ce livre a la particularité de constituer l’équivalent de certaines « sommes » américaines avec l’avantage d’en être le condensé. Sans doute laisse-t-il de côté l’histoire de cet empire qui a maintenant basculé dans la Révolution, mais il jette un regard averti sur l’enchevêtrement des ethnies, leur condition, leurs aspirations : il y a là la clef de bien des événements actuels. C’est indiscutablement le livre à conseiller à celui qui aimerait approcher l’Éthiopie contemporaine. Il suffira d’en compléter la lecture par celle du « Que sais-je ? » de Jean Doresse : Histoire de l’Éthiopie (Puf) ou du livre d’André Davy : Éthiopie d’hier et d’aujourd’hui (Le livre africain).
Mis à part les ouvrages délibérément touristiques ou à caractère folklorique, ces trois livres aux dimensions réduites sont à la hauteur du sujet et en mesure de satisfaire la curiosité du public. Sans être une étude à proprement parler politique, le livre que vient de faire paraître Jacques Vanderlinden s’insère dans l’actualité la plus brûlante. ♦