La vie chinoise
Depuis une dizaine d’années, les études sérieuses de sinologie dont pouvait, ajuste titre, s’enorgueillir l’école française, ont été remplacées chez les éditeurs par un déferlement de reportages sur la Chine de Mao – hâtifs, le plus souvent « engagés », sans la moindre valeur scientifique. C’est pourquoi il convient de signaler avec satisfaction le retour à la tradition que représente l’ouvrage, paru dans l’excellente collection « Que sais-je ? », consacré par Michel Jan à la vie chinoise. Il s’agit bien cette fois d’une véritable « recherche » sur la Chine tout court – précise, concrète et objective. Elle s’appuie aussi bien sur les observations directes faites par l’auteur sur place, que sur les résultats d’un dépouillement critique approfondi des documents statistiques de source officielle ou privée qu’il a été en mesure de consulter. Les éléments significatifs et permanents de la vie chinoise dans les domaines social, économique, intellectuel et affectif sont ainsi mis en lumière d’une façon beaucoup plus nette et contrastée que ne peut le faire l’impressionnisme journalistique, même de qualité, et aussi percutant soit-il.
On regrettera que le cadre restrictif de la collection n’ait pas permis à l’auteur de donner tout le développement souhaitable à certains chapitres de son ouvrage. ♦